Pas de quoi être fier !
Alain Bellemare dirige les destinées de Bombardier depuis exactement cinq ans.
Lors de sa nomination, le 13 février 2015, les attentes envers le nouveau PDG de la multinationale contrôlée par la famille Beaudoin-Bombardier étaient élevées.
Et au terme de sa première année en poste, Bellemare disait aux actionnaires que : « Nous avons établi une feuille de route stratégique pour relancer notre entreprise au cours des cinq prochaines années ».
« Nous savons ce qui doit être fait pour transformer l’entreprise et accroître notre efficacité... », tout en renouant, disait-il, avec une rentabilité accrue.
QU’EN EST-IL, CINQ ANS PLUS TARD ?
Sur les cinq années de son règne à la tête de Bombardier, Alain Bellemare en a bouclé quatre dans le rouge, dont le tout dernier exercice financier 2019.
L’année financière 2019 se termine avec une lourde perte de 1,6 milliard $ US. C’est 400 millions $ de plus que la perte enregistrée en 2014, lors de la dernière année du règne de son prédécesseur, Pierre Beaudoin. Entré en poste en 2008, le fils de Laurent Beaudoin avait toutefois enregistré cinq surplus de suite avant sa piètre performance de 2014.
Lors de l’entrée en poste d’Alain Bellemare, le 13 février 2015, l’action de Bombardier se négociait à 2,61 $. Cinq ans plus tard, l’action s’échange autour de 1,60 $ pièce. Eh oui ! l’action de notre fleuron de l’aéronautique et du transport accuse aujourd’hui un repli de quelque 36 % par rapport au jour 1 du règne d’Alain Bellemare.
Le volume d’affaires de Bombardier ? Il a chuté en cinq ans de 4,3 milliards $ US, passant de 20,1 milliards (2014) à seulement 15,8 milliards en 2019.
LE MÉNAGE
Il faut dire qu’au fil des cinq dernières années, Alain Bellemare a fait un grand ménage dans les actifs de la compagnie, la dernière vente étant la « liquidation » avant-hier de la portion restante que Bombardier détenait dans le programme de la C Series.
Après avoir englouti plus de 6 milliards $ US dans le développement de la C Series, Bombardier s’en est finalement départie pour des « peanuts » en cédant les 75 % de sa participation à Airbus. Et le placement de 1,3 milliard $ de Québec dans la C Series vaut aujourd’hui 600 millions $ de moins.
Alain Bellemare, PDG de Bombardier
Précédemment, Bellemare avait mis en vente les programmes aéronautiques de la Q Series et du CRJ, en plus de se départir de la division de formation des pilotes et techniciens d’avions d’affaires.
À VENDRE ÉGALEMENT…
Sur les cinq années de son règne à la tête de Bombardier,
Alain Bellemare en a bouclé quatre dans le rouge, dont le tout dernier exercice financier 2019.
Bellemare étudie sérieusement la possibilité de vendre la division Bombardier Transport, dont la Caisse détient une participation de 30 %.
Sa grande rivale dans le secteur transport, la multinationale française Alstom, devrait lui déposer incessamment une offre de l’ordre de 7 milliards d’euros, selon divers analystes financiers.
Si cette offre d’achat d’Alstom se matérialise, il ne restera donc dans Bombardier que la division des avions d’affaires, dont le programme vedette est le Global.
C’est donc dire qu’au cours du règne d’Alain Bellemare, le démantèlement de Bombardier aura eu pour effet de couper de moitié son volume d’affaires et son rayonnement international.
Pas de quoi être fier !