Deux héros ne voulaient abandonner personne
Les ambulanciers seront honorés par l’Assemblée nationale pour leur courage
Deux ambulanciers qui ont sauvé plusieurs citoyens au péril de leur vie lors du carambolage mortel sur l’autoroute 440 à Laval, l’été dernier, seront honorés pour leur bravoure aujourd’hui.
« C’est sûr que cet événement-là, on ne l’oubliera jamais. Les images, les sons, c’est gravé dans nos têtes, laisse tomber Mathieu Goyer, en compagnie de son collègue Marc-André Gaudreau. Aujourd’hui, on se trouve chanceux de s’en être sortis sans blessure. »
Les deux paramédics, partenaires depuis trois ans, étaient là par pur hasard le 5 août, quand quatre personnes ont perdu la vie dans le grave accident impliquant notamment deux poids lourds. Ils allaient finir leur quart de travail.
« Je me rappelle d’un gros bruit, j’ai regardé dans le rétroviseur et ça venait tout juste de se produire, à cinq ou six voitures de nous », raconte M. Gaudreau, 30 ans.
À ce moment, ils ont compris que la situation était critique. La collision était majeure et impliquait plusieurs véhicules. De la fumée se dégageait déjà des lieux, laissant présager un incendie.
Rapidement, ils se sont mis en mode intervention et ont appelé des renforts.
« Les flammes ont commencé quand Mathieu est arrivé avec la crowbar, et il essayait de dégager les gens », continue le trentenaire.
« ON LES ENTENDAIT CRIER »
« Je suis allé tout de suite aux patients. Y’avait du monde dans les autos, on les entendait crier, renchérit M. Goyer, 40 ans. Puis, à un moment donné les pneus ont commencé à exploser et la chaleur était vraiment intense. Marc me criait de revenir, c’était dangereux. »
Après avoir chacun enfilé leur habit de protection, les deux hommes sont retournés parmi la ferraille et le feu pour venir en aide aux victimes. Le temps pressait. Ils étaient les seuls membres des services d’urgence sur la scène.
À un moment, ils ont repéré une maman avec ses deux jeunes filles prisonnières dans une voiture.
« Les flammes s’approchaient de l’auto.
On a finalement réussi à sortir une première petite fille, explique le quadragénaire. Il a fallu qu’on prenne un peu nos distances à cause de la boucane; et l’autre criait : “abandonnez-moi pas, laissez-moi pas ici’’. »
L’AIDE DES POMPIERS
Ils ont finalement pu retourner la sauver. Puis, des pompiers arrivés entre-temps ont réussi à désincarcérer leur mère.
Une fois l’intervention terminée, M. Goyer et M. Gaudreau ont été parmi les derniers à quitter les lieux, puis ils ont été transportés à l’hôpital pour être évalués.
« Là-bas, y’a un chef qui est venu nous féliciter et nous dire que selon des témoins et des policiers, on avait sauvé six ou sept personnes à nous seuls. C’est là qu’on a un peu réalisé, car nous, tout ce qu’on voyait, c’était les décès », relate M. Goyer (voir autre texte).
Les deux ambulanciers seront honorés ce soir par l'Assemblée nationale pour leur acte de bravoure à Bois-des-Filion. Des ministres et des députés seront présents pour l’occasion.