Première contamination en Amérique du Sud
Le Brésilien, âgé de 61 ans, ne présentait pas de symptômes à son retour de l’Italie
RIO DE JANEIRO | (AFP) Le coronavirus est arrivé en Amérique latine, continent jusqu’ici épargné par l’épidémie, en y entrant par le Brésil, où un premier cas de contamination a été confirmé hier sur un patient de Sao Paulo ayant séjourné en Italie.
« Nous avons la confirmation d’un cas positif », a annoncé le ministre brésilien de la Santé Luiz Henrique Mandetta au sujet de ce Brésilien de 61 ans ayant séjourné près de deux semaines en Lombardie, en Italie, devenue un important foyer de propagation.
La nouvelle a provoqué la chute de la Bourse de Sao Paulo, qui a clôturé en baisse de 7 % hier, suivie de près par celle de Buenos Aires (- 5,65 %).
Plus grand pays d’Amérique latine avec 210 millions d’habitants, le Brésil a des frontières de près de 15 000 km avec 10 pays : Uruguay, Argentine, Paraguay, Bolivie, Pérou, Colombie, Venezuela, Guyana, Suriname, et France avec la Guyane.
« Le patient a séjourné du 9 au 20 février » en Italie, a expliqué le ministre brésilien de la Santé lors d’une conférence de presse à Brasilia. « Il est arrivé [au Brésil] sans aucun symptôme de type fébrile et il a eu une réunion familiale » le lendemain.
Mais deux jours plus tard, il est allé consulter en raison de symptômes grippaux et « du lien avec l’Italie », a poursuivi le ministre. Un premier test positif réalisé par l’hôpital Albert Einstein de Sao Paulo a été confirmé par l’Institut Adolfo Lutz, a précisé M. Mandetta.
« Le patient va bien, il est chez lui, placé en isolement jusqu’à la disparition des symptômes », a déclaré de son côté Jose Henrique Germann Ferreira, secrétaire à la Santé.
Le Brésil compte actuellement 20 cas suspects, dont 12 sont des personnes ayant voyagé en Italie, ont précisé les autorités.
EN EUROPE
Hier, l’Espagne s’efforçait hier d’éviter une contagion depuis l’Italie après l’annonce en 24 heures de plusieurs cas venus de ce pays, avec lequel ses liens sont très étroits.
Treize personnes ont été testées positives en Espagne (Canaries, Barcelone, Madrid, notamment) et hospitalisées dont au moins dix liées à l’Italie.
Or, un mystérieux cas a été détecté en Andalousie : celui d’un homme de 62 ans, hospitalisé depuis six jours à Séville, affirmant avoir été contaminé localement, sans avoir quitté l’Espagne.
L’homme dit n’avoir « eu aucun contact avec des étrangers » et « n’être pas allé dans des zones à risque », a rapporté le directeur de la Santé, José María de Torres.
PREMIER CAS AU PAKISTAN
Frontaliers de la Chine et de l’Iran, où les décès liés au coronavirus ont été les plus nombreux, l’Afghanistan et le Pakistan, aux systèmes de santé défaillants, tentent de se prémunir contre une épidémie de COVID-19.
Hier, le Pakistan a annoncé avoir détecté ses deux premiers cas. Ils ont été « pris en charge selon des protocoles cliniques standard et sont stables », a indiqué un conseiller du premier ministre.
Si ces deux pays avaient réussi à éviter toute contamination sur leur territoire depuis la Chine, ils paraissent bien plus vulnérables alors que le virus a atteint l’Iran.
Tant l’Afghanistan que le Pakistan disposent chacun de plus de 900 km de frontières avec la République islamique, où les trafics en tous genres sont florissants.