Les enseignants doivent résister aux pressions des parents
QUÉBEC | L’oeuvre du célèbre poète québécois Félix Leclerc Les 100 000
façons de tuer un homme n’aurait jamais dû être bannie d’une école de Montréal, selon François Legault.
Le premier ministre croit que les enseignants ne doivent pas plier devant la pression des parents qui veulent influencer les activités d’apprentissage en classe.
« Ça n’a pas de bon sens ! J’ai lu le texte et je ne vois pas de problème avec ce texte-là ! », a-t-il pesté hier, au sortir de la réunion hebdomadaire de son Conseil des ministres.
L’école primaire Saint-Enfant-Jésus a mis à l’index le texte bien connu du défunt chansonnier à la suite d’une plainte d’un parent.
Les enfants de troisième et quatrième année ont été forcés de jeter la chanson satirique au rebut, a révélé notre Bureau parlementaire.
« Je pense que l’enseignant ou l’enseignante aurait dû résister. Moi, je pense qu’il n’y a pas de problème avec ce textelà de notre plus grand poète québécois », a insisté M. Legault.
«ÇASUFFIT!»
Les partis d’opposition sont aussi d’avis que les élèves québécois ne doivent pas être privés d’étudier en classe une oeuvre en raison de la pression de parents.
« Cette rectitude politique à outrance ne cesse de gagner du terrain dans l’ensemble de notre société, et ça suffit ! », a réagi le chef intérimaire du Parti québécois, Pascal Bérubé.
La députée solidaire Christine Labrie demande aux parents de respecter la liberté pédagogique des profs.
« Les enseignants, ce sont eux les experts, plaide-t-elle. On ne peut pas commencer à arrêter d’étudier des oeuvres parce qu’elles ne sont pas consensuelles. »
LES JEUX VIDÉO
L’école est le lieu tout indiqué pour développer le sens critique des enfants, estime la libérale Marwah Rizqy.
À ceux qui déplorent la présence de propos quelque peu violents dans le texte de Félix Leclerc, elle rétorque que certains jeux vidéo qui s’adressent aux jeunes enfants sont encore bien plus violents.