GNL Québec affectée par la crise autochtone
Des nuages noirs sur leur projet de gazoduc et d’usine
La crise autochtone et les blocus ferroviaires qui secouent le pays risquent de décourager les investisseurs potentiels du projet d’exportation de gaz naturel liquéfié Énergie Saguenay, selon le gouvernement Legault.
« Une situation comme ce que l’on vit actuellement, pour les projets de mines, de ressources naturelles, ça envoie des signaux aux investisseurs. Les impacts sont difficilement mesurables, mais ils regardent ça de près », a affirmé hier le ministre de l’Énergie, Jonatan Julien, à l’entrée du Conseil des ministres.
Le ministre Julien rappelle que le projet de gazoduc et d’usine de liquéfaction de gaz naturel de GNL Québec nécessitera des milliards de dollars en capitaux privés.
Or, les investisseurs aux poches profondes risquent d’être refroidis par ce qui se passe au Canada.
« GNL Québec a besoin d’investissements majeurs pour faire atterrir ce projet. La situation qu’on vit actuellement, les conseils d’administration des firmes d’investissements doivent regarder ça attentivement », a dit M. Julien.
ABANDON DE TECH FRONTIER
Même son de cloche pour le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon. « Les financiers hors Québec, hors Canada, regardent ça et se demandent ce qui va se passer », a-t-il dit. Il cite en exemple l’abandon du projet d’exploitation de sables bitumineux Tech Frontier, la semaine dernière.
Les investisseurs, croit-il, vont attendre de voir comment les gouvernements « vont régler l’enjeu autochtone ». « Les gens sont sur la ligne de touche. Ils veulent comprendre quel est l’impact », a-t-il dit.
De son côté, Stéphanie Fortin, directrice des communications de GNL Québec, a reconnu que « le contexte politique actuel au Canada peut créer de l’incertitude auprès des investisseurs étrangers, et ce, pour l’ensemble des projets au pays ». « La décision finale d’investissement pour notre projet est prévue en 2021 », a-t-elle ajouté.
Le projet Énergie Saguenay nécessitera des investissements évalués à 9 G$.