Inquiétudes dans les paddocks
La propagation du coronavirus en Europe préoccupe les écuries à l’approche du premier Grand Prix
MONTMELÓ | (AFP) Les esprits étaient tournés vers la propagation en Europe du coronavirus plutôt que vers la piste au premier jour hier de la deuxième et dernière session d’essais d’avant-saison de F1 sur le circuit de Barcelone.
Le pilote réserviste d’Alfa Romeo Robert Kubica a pris une première place peu représentative sur la feuille des temps. Le Polonais est en effet le seul à avoir chaussé les pneus les plus tendres et donc les plus rapides sur un tour.
Le Néerlandais Max Verstappen (Red Bull), le Mexicain Sergio Pérez (Racing Point), le Russe Daniil Kvyat et le Français Pierre Gasly (AlphaTauri) complètent le top 5.
DES ENNUIS POUR LANCE STROLL
Pour sa part, le Québécois Lance Stroll a remis le huitième meilleur temps de la journée d’essais.
Sa voiture Racing Point a éprouvé quelques ennuis, ce qui a limité le pilote à 43 tours. Son meilleur chrono fut de 1 min 17,787 s. Le Canadien Nicholas Latifi (Williams) a effectué le 14e tour du jour, soit 1:18,300.
« Malheureusement, nous avons eu des problèmes avec l’auto et nous n’avons pu compléter le programme complet en matinée. C’est un peu frustrant, car évidemment, on veut passer le plus de temps possible en piste avant la première course de la saison. Cependant, il est préférable de repérer ce qui ne va pas et de régler le tout maintenant et non pas une fois rendu à Melbourne », a déclaré Stroll au site internet de son écurie.
« Dans l’ensemble, la voiture va bien depuis que nous avons commencé sur le parcours la semaine passée. Donc, je m’attends à revenir demain [aujourd’hui] et j’espère une journée plus tranquille. »
À noter également des tête-à-queue sans conséquence pour Verstappen et l’Allemand Sebastian Vettel (Ferrari), un problème de moteur pour Williams, de suspensions pour Red Bull et de raccord de tuyauterie pour AlphaTauri.
PRÉOCCUPATIONS
Sur le paddock, Ferrari, dont le siège de Maranello se situe dans les zones du nord de l’Italie touchées par le COVID-19, a dû répondre aux interrogations.
« Bien sûr que cela nous préoccupe, a assuré le directeur sportif Mattia Binotto. Une partie de l’équipe a décalé ses vols afin de s’assurer de répondre correctement à toutes les préoccupations. »
« Mais il n’y a de panique, a-t-il ajouté. Il s’agit juste de s’assurer de faire les choses correctement. Nous nous coordonnons avec la F1 et la Fédération internationale de l’automobile [FIA]. L’équipe est très prudente et consciente de la situation. »
La Scuderia avait déjà annoncé lundi avoir temporairement fermé ses musées à
Maranello et Modène, restreint l’accès de ses employés résidant ou s’étant rendus dans les municipalités affectées, suspendu les visites depuis l’extérieur ainsi que les voyages d’affaires non essentiels.
Une autre équipe, AlphaTauri, est basée en Italie, à Faenza, au sud des zones infectées. Celle-ci indique avoir recensé tous ses employés, sous-traitants et fournisseurs de services pour évaluer le risque et augmenté la fréquence de nettoyage de son usine.
Reste la question de l’après-essai, alors que des liaisons aériennes sont suspendues et la fermeture temporaire de certaines frontières envisagée.
« On ne sait pas si [les membres de l’équipe présents à Barcelone] vont pouvoir rentrer. S’ils rentrent, on ne sait pas s’ils vont pouvoir se rendre en Australie » pour le premier Grand Prix de la saison le 15 mars, résume Pierre Gasly.
GRANDS PRIX EN DANGER ?
Pour l’heure, seul le GP de Chine à Shanghai, initialement prévu le 19 avril, a été reporté à une date à préciser.
Le premier GP du Vietnam à Hanoï, dont la piste vient d’être terminée, « aura lieu comme prévu » le 5 avril, a de nouveau assuré son patron, Le Ngoc Chi. « Nous surveillons bien sûr la situation de près et nous informerons les clients et les médias en cas de changement », précise-t-il.
Deux compétitions prévues peu avant dans la capitale vietnamienne ont était reportées : le marathon du 29 mars et un tournoi international de badminton qualificatif pour les Jeux olympiques de Tokyo qui devait se tenir du 24 au 29 mars.
La FIA, elle aussi, continue de « suivre de près l’évolution de la situation avec les autorités compétentes et ses membres » et « évaluera le calendrier de ses prochaines courses et, si nécessaire, prendra toutes les mesures pour contribuer à la protection de la communauté mondiale du sport automobile et du grand public ».