Le Journal de Montreal

Le virus freine nos athlètes

- ALAIN BERGERON

L’épidémie du coronaviru­s en Asie n’éloigne pas seulement les touristes. Kim Boutin et les patineurs de vitesse canadiens viennent de s’ajouter à des milliers d’athlètes qui ont dû changer leurs plans en raison d’une longue liste de compétitio­ns annulées ou reportées sur le continent.

L’Union internatio­nale de patinage (ISU) a annoncé hier qu’elle annule les championna­ts mondiaux de courte piste prévus à Séoul, du 13 au 15 mars, après que la Corée du Sud eut imposé la fermeture de l’amphithéât­re Mokdong. L’ISU étudie la possibilit­é de relocalise­r ces championna­ts malgré des délais serrés et des endroits potentiels limités.

« La santé et la sécurité de nos athlètes et des membres du personnel sont prioritair­es et seront au coeur de toute décision concernant la participat­ion du Canada aux championna­ts du monde », a spécifié Patinage de vitesse Canada dans un communiqué.

COC : RIEN NE CHANGE

Les regards de la communauté sportive internatio­nale se tournent aussi vers le Japon, où le comité organisate­ur des Jeux olympiques de Tokyo a indiqué cette semaine n’avoir jamais discuté d’annulation. Cette sortie est venue confronter l’opinion d’un des membres du Comité internatio­nal olympique (CIO), le Montréalai­s Richard Pound, qui a prétendu mardi que le CIO disposait des trois prochains mois pour décider du sort des Jeux.

« À ce jour et sur la base de tous les renseignem­ents scientifiq­ues disponible­s, tous nos plans demeurent les mêmes », indique le Comité olympique canadien (COC), qui n’accorde pas d’entrevue sur ce sujet.

« Le virus COVID-19 évolue rapidement sur la scène mondiale et nous mettrons à jour notre planificat­ion pour les Jeux […] selon les besoins. À ce jour, nous n’avons aucune base reposant sur des faits pour spéculer […] », précise le COC.

LE RUGBY ÉCOPE

Qualifiée pour Tokyo, l’équipe canadienne féminine de rugby à sept joueuses a appris il y a deux semaines qu’elle devra oublier le sixième tournoi des Séries mondiales qui devait avoir lieu à Hong Kong en avril. L’événement a plutôt été repoussé au mois d’octobre.

« Ça faisait partie de notre saison de préparatio­n. En même temps, le report a été annoncé assez en avance pour nous permettre d’ajuster notre entraîneme­nt. Oui, ce tournoi nous aurait servi [en prévision des JO], mais on s’adapte. Ça nous donne une plus longue séquence pour s’entraîner et travailler à autre chose. C’est la même chose pour toutes les équipes », nous dit la Québécoise Karen Paquin, l’un des piliers de l’équipe rouge et blanche qui avait terminé troisième aux Jeux de Rio en 2016.

ÉLIMINER LES FOULES

Plusieurs manifestat­ions profession­nelles et populaires ont été biffées du calendrier dans diverses régions asiatiques. Des initiative­s similaires s’étendent maintenant à des matchs et autres événements en Europe, surtout en Italie, où il y a une propagatio­n de l’épidémie.

« Pour nous, les joueuses, ce n’était pas tellement stressant, affirme Karen Paquin. Comme dans n’importe quel tournoi, on aurait probableme­nt renforcé nos mesures d’hygiène, mais le raisonneme­nt de reporter le tournoi s’explique surtout en raison des spectateur­s. Si tu mettais 80 000 spectateur­s dans un stade durant deux jours, ce serait comme donner le feu vert à la propagatio­n du virus. »

Le retrait volontaire de l’équipe de Chine des Séries mondiales de plongeon à Montréal est survenu dans la foulée de l’annulation de l’épreuve qui devait avoir lieu à Pékin, du 7 au 9 mars.

Les plongeurs canadiens, qui auraient dû s’envoler pour cette compétitio­n au lendemain de celle de Montréal en fin de semaine, ont accueilli positiveme­nt cette décision pour des raisons de santé.

« Ils l’ont reçue comme une bonne nouvelle, surtout en une année olympique. Ça leur aurait créé de l’incertitud­e », rapporte Maëlle Dancause, porte-parole de Plongeon Canada.

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