Avec Price tant qu’il y a de l’espoir
Julien pourrait l’envoyer dans la mêlée pour un 11e match d’affilée ce soir face aux Rangers
À moins d’une surprise, Carey Price protégera de nouveau la cage du Canadien ce soir, lors de la visite des Rangers. Claude Julien a eu beau jouer la carte de l’indécision, Charlie Lindgren a affirmé qu’il n’affronterait pas les tirs d’Artemi Panarin et de ses coéquipiers.
Si tel est le cas, Price obtiendra un 11e départ de suite. Aucun gardien de la LNH n’a connu une séquence aussi longue cette saison. Jusqu’ici, le gardien du Canadien arrivait à égalité avec Joonas Korpisalo et Elvis Merzlikins, les deux hommes masqués des Blue Jackets de Columbus.
Petite précision, cependant. L’une des 10 rencontres de Korpisalo n’était pas prévue à son calendrier. John Tortorella avait dû l’envoyer relever Merzlikins. Quant à ce dernier, il a obtenu ses 10 départs de suite pendant que Korpisalo était sur la touche. « Tant qu’il y aura de l’espoir, on va
coacher pour gagner », a indiqué l’entraîneur du Canadien, à ce sujet.
Suivant cette logique, Price, qui domine déjà le circuit Bettman avec 54 présences devant le filet, pourrait donc voir de l’action dans 71 matchs si le Canadien s’accroche miraculeusement à cette course jusqu’à la toute fin.
Au salaire qu’il gagne (10,5 M$), diront certains, Price peut bien garder les buts à tous les matchs.
Julien n’est pas le seul à appliquer ce principe. Sergei Bobrosvky (9 matchs), avec les Panthers, et Semyon Varlamov (8) avec les Islanders, ont récemment connu des séries presque semblables à celle de Price.
LINDGREN COMPREND L’ENJEU
D’ailleurs, il y a lieu de se demander si la séquence de la fierté d’Anahim Lake ne serait pas plus longue s’il n’avait pas raté le rendez-vous du 4 février, au New Jersey, en raison du virus qui a affecté plusieurs joueurs de l’équipe.
Est-ce que Lindgren aurait tout de même été envoyé dans la mêlée ou estce que Price en serait aujourd’hui à un 17e départ consécutif ?
L’athlète de 23 ans, à qui il restera une autre saison de contrat (à 750 000 $) à la fin de la présente campagne, préfère ne pas faire de vague lorsqu’on lui fait part de la situation. En entretien avec Le Journal de
Montréal, Lindgren a assuré ne pas voir en cette mise à l’écart du jeu un manque de confiance de la part de l’entraîneur à son endroit.
« Les gars croient en moi et je crois que c’est la même chose pour les entraîneurs. Ce qu’il y a, c’est que Carey est le meilleur gardien au monde et qu’il joue du très bon hockey dernièrement, a soutenu l’Américain. Chaque fois qu’il se trouve devant le filet, il donne une chance de gagner à l’équipe. Je comprends parfaitement pourquoi ils y vont constamment avec lui. »
UNE PART DU BLÂME
N’empêche, cela prouve que le désir de Marc Bergevin de dénicher un auxiliaire fiable pour alléger la tâche du joueur le mieux payé de sa formation a encore fait patate. Price a signé 26 des 29 gains de l’équipe. Keith Kinkaid, Cayden Primeau et Charlie Lindgren en ont enregistré un chacun.
Dans trois de ses quatre départs, Lindgren a accordé quatre buts à l’adversaire. On peut comprendre l’hésitation de Julien. Quoiqu’il ne doit pas être évident d’être au sommet de son art lorsqu’on vous fait signe une fois aux trois semaines. Le produit des Huskies de St. Cloud a tout de même pris une part du blâme.
« À ce niveau, tu ne peux pas avoir d’excuses. Quand on fait appel à toi, tu dois livrer la marchandise. J’en suis conscient, a-t-il concédé. Quand j’aurai la chance de retourner devant le filet, je devrai prouver que je peux jouer. »
« J’ai parcouru beaucoup de chemin depuis que le Canadien m’a rappelé [le 14 décembre]. Je pense que je suis un meilleur gardien qu’à ce moment-là. Je profite des entraînements pour faire de l’extra et peaufiner certains détails de mon jeu. Lorsqu’on me renverra dans l’action, je serai prêt », a-t-il ajouté.
On peut comprendre Lindgren de ne pas trop s’apitoyer sur son sort. Puisque Primeau est le gardien d’avenir du Canadien, Lindgren occuperait également le rôle de réserviste à Laval. Vaut donc mieux rester avec le grand club.
Parlez-en à Kinkaid.