Le Journal de Montreal

Les enfants de l’accusé sous le choc

- ANTOINE LACROIX ET FRÉDÉRIQUE GIGUÈRE

Les deux enfants du présumé assassin de la jeune Océane Boyer sont complèteme­nt bouleversé­s et ont peine à croire que leur père aurait pu commettre une telle atrocité.

« Je n’ose pas dire ça, mais il faisait tellement pitié. Il ne mérite pas de pitié, mais il faisait pitié », a déclaré hier avec des sanglots dans la voix Alexandra Sénécal après avoir vu son père François comparaîtr­e dans le box des accusés au palais de justice de Saint-Jérôme.

« Je ne pensais jamais que mon père aurait fait ça. Jamais. »

INCOMPRÉHE­NSION

La jeune femme de 24 ans nage dans l’incompréhe­nsion, elle qui a vu son père pleurer dans ses bras lorsqu’il a appris la disparitio­n d’Océane, mercredi soir.

« Il m’a dit : “ça se peut pas !” [...] Il était lunatique, il était perdu, il l’aimait tellement cette petite fille-là », a raconté Alexandra, elle-même mère de deux enfants et enceinte d’un troisième.

« Je l’aimais mon père. Ça aurait pu être ma fille. Ça aurait pu être moi », a-t-elle dit, démolie.

Son frère, Maxime Sénécal, a lui aussi beaucoup de difficulté à admettre que son père, « un homme intelligen­t et logique », ait ainsi pu s’en prendre à la jeune Océane.

« C’est vraiment barbare. Ce n’est pas un homme violent. [...] S’il avait eu à faire quelque chose du genre, il ne l’aurait pas fait comme ça », a-t-il laissé tomber, en parlant de la façon dont la victime a été laissée en bordure de la route.

« DEUXIÈME FILLE »

L’incompréhe­nsion des deux enfants est encore plus forte parce que les deux familles, la leur et celle de la victime, étaient très proches.

« Ce n’est pas quelque chose à laquelle on s’attend. Mon père et sa conjointe, c’était comme une deuxième figure parentale pour Océane. On se voyait lors de fêtes, on faisait des feux et plusieurs activités. Océane était comme la deuxième fille de mon père », a renchéri Maxime qui se trouve présenteme­nt en France pour le travail. « Nous étions assez proches. [Les parents d’Océane] m’ont dit que ce n’était pas de ma faute ce qui est arrivé », a confié Alexandra Sénécal, elle qui a vu naître et grandir la victime au fil des années.

« Océane venait dormir à la maison. Elle a appris à nager à ma fille chez mon père », a-t-elle relaté.

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