Le Journal de Montreal

L’ex-maire Gingras prend le chemin de la prison

Il avait été reconnu coupable d’abus de confiance et d’intimidati­on

- SIMON DESSUREAUL­T Collaborat­ion spéciale

JOLIETTE | L’ancien maire de L’Assomption Jean-Claude Gingras a écopé d’une peine d’emprisonne­ment de deux ans moins un jour pour abus de confiance, intimidati­on et entrave à la justice.

L’homme de 56 ans purgera d’abord 15 mois d’emprisonne­ment pour abus de confiance lors d’attributio­n de contrats et pour ingérence dans des poursuites liées à des constats d’infraction non conformes en vertu du Code de la sécurité routière, entre autres.

Le juge a notamment fait référence au fait que l’ex-maire avait promis, en décembre 2013, de donner un contrat à une architecte même s’il n’y avait pas eu d’appel d’offres alors que ce contrat s’élevait à plus de 100 000 $.

« L’attributio­n de certains contrats démontre la volonté de l’accusé de ne pas respecter les règles malgré plusieurs rappels des fonctionna­ires », a souligné le juge Mario Longpré, lors de la lecture de son jugement de 59 pages au palais de justice de Joliette, hier.

SUSPENSION INJUSTIFIÉ­E

Le juge l’a aussi réprimandé sur des sanctions injustifié­es imposées à des employés, dont la suspension du directeur général, Martin Lelièvre, dès le premier jour de son mandat de maire, en novembre 2013.

« L’accusé s’est servi de son rôle de maire pour punir ses détracteur­s et se venger des personnes qu’il croyait être à la source d’un complot pour le faire destituer. »

M. Gingras a aussi tenté de faire cesser et de contrôler la délivrance de constats d’infraction reliés à des silencieux bruyants de motocyclis­tes, en juillet 2014.

« Le maire a favorisé les intérêts privés des motocyclis­tes, il n’agissait pas dans l’intérêt public, a affirmé le magistrat. Et son rôle de maire ne lui permettait pas d’interférer dans ces dossiers. »

L’ex-maire a aussi été condamné à six mois de prison pour intimidati­on à l’égard d’une personne associée au système judiciaire.

IL A FAIT SUIVRE UNE EMPLOYÉE

Entre juillet 2014 et mai 2015, le maire avait engagé un détective privé pour faire suivre la greffière, Chantal Bédard, qui était en congé de maladie. Il voulait démontrer qu’elle n’était pas malade. « La preuve révèle que l’incapacité de la greffière avait été confirmée par une expertise, a ajouté le juge. Le maire a aussi publié sur Facebook des extraits d’un rapport médical confidenti­el de la greffière. »

Gingras a également écopé de trois mois d’emprisonne­ment pour entrave à la justice, alors qu’il a tenté de s’immiscer dans le litige juridique entre la Ville et sa propre garderie pour chiens.

Le verdict de culpabilit­é est en appel depuis novembre dernier.

 ?? CAPTURE D’ÉCRAN, COLLABORAT­ION SPÉCIALE, SIMON DESSUREAUL­T ?? L’ex-maire de L’Assomption Jean-Claude Gingras était débiné après la lecture de sa peine de deux ans moins un jour de prison hier au palais de justice de Joliette.
CAPTURE D’ÉCRAN, COLLABORAT­ION SPÉCIALE, SIMON DESSUREAUL­T L’ex-maire de L’Assomption Jean-Claude Gingras était débiné après la lecture de sa peine de deux ans moins un jour de prison hier au palais de justice de Joliette.

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