Enquête sur l’emploi de la reconnaissance faciale par la GRC
OTTAWA | Le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada a lancé une enquête sur le recours à la reconnaissance faciale par la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
C’est ce qu’a annoncé le bureau du commissaire fédéral
Daniel Therrien, hier.
La veille, la GRC a avoué utiliser une technologie de reconnaissance faciale dans le cadre de certaines de ses enquêtes.
« Le Centre national contre l’exploitation des enfants
(CNCEE) de la GRC utilise et examine le logiciel Clearview AI depuis environ quatre mois aux fins des enquêtes sur les cas d’exploitation sexuelle d’enfants sur internet », a indiqué par voie de communiqué la police fédérale jeudi.
15 CAS
Elle a ajouté avoir utilisé la technologie pour 15 cas jusqu’à présent, « permettant ainsi d’identifier et de sauver deux enfants », et que « quelques unités au sein de la GRC mettent à l’essai, dans une capacité limitée, Clearview AI afin d’en déterminer l’utilité ».
Le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada avait déjà annoncé, le 21 février, qu’il enquêterait sur la technologie déployée par Clearview AI. Cette investigation est menée conjointement avec les autorités du Québec, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique.
Le logiciel qui fait l’objet d’une enquête permet de recueillir des photos sur la plupart des médias sociaux et d’identifier pour les autorités les individus grâce à la reconnaissance faciale.
Il a aussi déjà été utilisé par des corps policiers ontariens, mais aussi des institutions financières au pays.
« ÉQUILIBRE »
Dans un reportage publié cette semaine, le quotidien révélait que le géant des télécommunications Bell souhaitait vendre une technologie de reconnaissance faciale à des entreprises.
C’est après la publication de cet article que la GRC a admis avoir recours à la reconnaissance faciale.
« Nous reconnaissons que la protection des renseignements personnels est essentielle [...], cependant il faut établir un équilibre entre elle et la capacité des organismes d’application de la loi de mener des enquêtes et d’assurer la sécurité des Canadiens, y compris les plus vulnérables », s’est justifiée la GRC.
L’entreprise américaine derrière Clearview AI a avoué de son côté avoir été victime d’un vol de données concernant ses clients, après que l’information eut fait surface dans la presse américaine.