Le Journal de Montreal

SNC réjouit en Bourse

La firme d’ingénierie s’est séparée de près de 6000 salariés l’an dernier

- SYLVAIN LAROCQUE Le Journal de Montréal

Le rétrécisse­ment de SNC-Lavalin lui a fait du bien. Le géant québécois de l’ingénierie a affiché hier des résultats financiers bien au-delà des attentes, ce qui a fait bondir son action en Bourse.

L’an dernier, le nombre d’employés de SNC a fondu de 11 % pour baisser à 46 490. Pas moins de 5945 salariés ont quitté l’entreprise. On ne sait pas combien au Québec.

SNC-Lavalin a versé environ 110 M$ en indemnités de départ en 2019, contre une soixantain­e de millions en 2018.

Après plusieurs mauvaises surprises financière­s, l’entreprise a décidé l’an dernier de ne plus soumission­ner pour des contrats de constructi­on à prix fixe. Elle s’est aussi retirée d’activités non rentables dans certains pays pour se concentrer sur le Canada, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Moyen-Orient et la région Asie-Pacifique.

Conséquenc­e de cette nouvelle orientatio­n stratégiqu­e, les revenus de SNC ont reculé de 5,6 % en 2019 pour atteindre 9,5 G$. Ils devraient encore baisser cette année. Par contre, l’entreprise fait plus d’argent avec ses activités restantes.

Ainsi, l’automne dernier, l’entreprise a dégagé de meilleurs profits dans son secteur clé des services d’ingénierie et a fortement réduit les pertes de son secteur problémati­que des mines et des hydrocarbu­res.

BOND EN BOURSE

Les investisse­urs ont apprécié : l’action de SNC-Lavalin a gagné 11 % hier pour clôturer à 31,20 $, à la Bourse de Toronto. Le titre a néanmoins terminé la semaine en baisse de 4,2 %.

L’entreprise a engrangé des profits nets de 331 M$ en 2019 alors qu’en 2018, elle avait subi une perte nette de 1,3 milliard $.

Les profits auraient toutefois frisé les 600 M$, n’eût été l’impact de l’amende de 280 M$ que SNC a accepté de verser en décembre pour régler les accusation­s criminelle­s de fraude et de corruption déposées contre elle en 2015.

TROP GRAVE

La directrice des poursuites pénales fédérales, Kathleen Roussel, a confié cette semaine au Globe and

Mail que les agissement­s de SNC-Lavalin en Libye étaient trop graves pour justifier une entente à l’amiable.

« C’était étalé sur une longue période. Si vous regardez [...] à quel niveau le stratagème a monté dans la hiérarchie de l’entreprise, a expliqué Mme Roussel. Je pense que c’était un délit plutôt sans précédent au Canada. »

Notons que des enquêtes sont toujours en cours à propos de « certaines anciennes affaires » impliquant SNC, notamment en Algérie et dans le dossier de la réfection du pont Jacques-Cartier, à Montréal.

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Directrice des poursuites pénales
KATHLEEN ROUSSEL Directrice des poursuites pénales

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