Quand l’entreprise se fait ghoster par un candidat
Avec la pénurie, de nombreux candidats coupent court au processus d’embauche
Le ghosting est de plus en plus présent dans le monde du recrutement. Cette pratique, qui se manifeste quand un candidat coupe toute communication sans donner d’explication durant le processus d’embauche, Christian Genest l’a vécue souvent.
« Un candidat sur trois ne se pointe pas à l’entrevue, estime le président de Buddha-Station. Récemment, on a même eu le cas d’une personne qui avait accepté notre offre d’embauche, mais qui ne s’est jamais présentée le jour de son entrée en poste. On n’a jamais su pourquoi, puisqu’elle n’a pas répondu à nos appels. »
Ne pas connaître les motifs de cette décision, c’est surtout cela que le dirigeant déplore. « Ce n’est pas grave si un candidat refuse une proposition d’emploi, on aimerait juste savoir pourquoi. C’est un terrain d’apprentissage dont on a besoin comme employeur », explique le fondateur de Buddha-Station, qui fait la livraison de repas santé dans les entreprises.
DES CONSEILS POUR LE PRÉVENIR
Le existe depuis longtemps. Attendre en vain une réponse d’un recruteur a longtemps été le lot des chercheurs d’emploi. Aujourd’hui, avec la pénurie de talents, l’équilibre du pouvoir s’est renversé et ce sont maintenant les candidats qui ne donnent pas suite aux messages des employeurs.
Un sondage de la plateforme d’emplois Indeed mené en 2019 révélait que 83 % des employeurs ont déjà été « ghostés » par un candidat. Le phénomène coûte cher à l’entreprise puisqu’il allonge le processus d’embauche. Il a aussi des répercussions négatives sur la marque employeur.
COMMENT LE PRÉVENIR ?
« En modernisant ses pratiques de recrutement », affirme Jenny Ouellette, fondatrice de la plateforme BonBoss.ca, qui offre une certification et de la formation aux employeurs désireux d’améliorer leur style de gestion.
Cela commence par une offre d’emploi bien rédigée qui doit répondre à trois questions essentielles pour les candidats.
« Ils veulent savoir quelle est la culture de l’entreprise, soit comment les équipes travaillent, dans quel environnement, explique Mme Ouellette. Aussi, avec qui ils vont travailler. Quel est le style de gestion de la personne qui deviendrait leur boss. Enfin, ils veulent savoir à quoi ils vont contribuer.
« Un employeur qui saura bien communiquer ce qu’il a à offrir attirera plus de candidats, ajoute-t-elle. Il faut aussi rendre le processus de recrutement agréable pour donner envie au candidat de poursuivre la démarche. »
Chez Buddha-Station, l’équipe de recruteurs fait toujours une rétroaction avec le candidat pour savoir ce qu’il a pensé de l’entreprise et de l’entrevue. « C’est cela qui nous aide à toujours nous améliorer et nous démarquer », explique Christian Genest. Quand un candidat joue aux abonnés absents, il prend maintenant la chose avec philosophie. « Je me dis qu’elle n’était pas la personne pour se joindre à l’équipe puisqu’elle ne rejoint pas nos valeurs. »