Les chantiers des routes de la soie stoppés par le coronavirus
Plusieurs grands projets d’infrastructures lancés par la Chine sont à l’arrêt
COLOMBO, Sri Lanka | (AFP) Île artificielle au Sri Lanka, pont au Bangladesh ou projets hydroélectriques en Indonésie : à travers l’Asie, les ambitieux chantiers d’infrastructures lancés par la Chine sur ses « routes de la soie » sont à l’arrêt ou extrêmement ralentis, grippés par la propagation du nouveau coronavirus.
L’épidémie de pneumonie virale paralyse l’économie chinoise, avec le confinement de dizaines de millions de personnes.
Conséquence pour de multiples projets financés par Pékin en Asie : les livraisons de matériaux ont cessé et, surtout, la maind’oeuvre d’ouvriers chinois fait cruellement défaut.
Ainsi, au Sri Lanka, « les grands chantiers d’infrastructures financés par la Chine emploient principalement des ouvriers chinois, et se trouvent dans l’embarras », déclare à l’AFP le secrétaire de la Chambre nationale des industries de construction, Nissanka Wijeratne.
DOUBLE QUARANTAINE
D’autant que le pays impose une quarantaine de 14 jours aux travailleurs revenant de Chine, cantonnés dans leurs dortoirs.
Le projet gigantesque d’île artificielle de Port City, chantier à 1,4 milliard $ près de la capitale Colombo, avance donc au ralenti : un tiers des ouvriers chinois repartis dans leur pays pour les vacances du Nouvel An lunaire ne sont pas revenus.
Autre chantier affecté : l’ouverture de la plus haute tour de communication d’Asie du Sud, érigée avec des capitaux chinois à Colombo, a été retardée de deux mois.
L’administration chinoise supervisant les entreprises d’État reconnaît des « difficultés ». Certains groupes « isolent leurs employés 14 jours en Chine puis encore 14 jours dans le pays concerné », se désole son secrétaire général Peng Huagang.
Plus radical, le Bangladesh a arrêté de délivrer des visas aux ressortissants chinois.
Or, la centrale électrique de la Bangladesh China Power Company, infrastructure à 2,5 milliards $ financée par la Chine à Payra (sud), emploie quelque 3000 Chinois.
Presque les deux tiers ne sont pas rentrés de leurs vacances en Chine, selon le responsable du projet Abdul Moula.