Le Journal de Montreal

UN AUTRE MOSS EN MISSION

Thaddeus, le fils du légendaire Randy Moss, veut s’imposer comme ailier rapproché

- STÉPHANE CADORETTE

INDIANAPOL­IS | En 1998, le receveur Randy Moss prenait la NFL d’assaut en s’imposant, comme rarement une recrue n’avait su le faire avant lui. Vingt-deux ans plus tard, voilà que sa descendanc­e, Thaddeus, s’attaque au même rêve. Loin de posséder la fibre athlétique unique ou le caractère explosif de son célèbre paternel, le fiston entend tracer sa propre voie.

Thaddeus Moss n’a manifestem­ent pas le talent de son père surdoué, qui a été intronisé au Temple de la renommée du football il y a deux ans.

Non seulement le fils n’évolue pas à la même position, mais il est avant tout considéré comme un joueur qui se démarque par sa propension à bien bloquer plutôt que celle à capter des passes.

Ses interactio­ns très cordiales avec les médias, durant la semaine du Combine à Indianapol­is, ont aussi démontré que Thaddeus ne semble pas avoir hérité des gènes abrasifs de Randy.

« Je l’apprécie beaucoup. Il a été ici avant moi, il a fait face à beaucoup d’adversité durant sa carrière et il a ouvert des portes pour moi. Je lui en suis reconnaiss­ant pour toujours. J’aime parler de lui. Il y a peu de personnes de mon âge qui peuvent dire que leur père est au Temple de la renommée », a mentionné le jeune homme, articulé et posé.

UN RÔLE PLUS EFFACÉ

Thaddeus Moss n’a pu s’exposer dans la vitrine monstre du Combine, lui qui a été contraint d’éviter les tests physiques en raison d’une fracture à un pied.

Difficile aussi d’évaluer sa carrière universita­ire pour y aller de projection­s au prochain niveau. Après une première saison sans histoire à North Carolina State, il a été au repos forcé lors des deux années suivantes, la première en raison de son transfert à LSU, et la seconde puisqu’il a subi une blessure au pied.

La saison dernière, il a enfin pu sortir de sa coquille avec 47 réceptions, 570 verges et quatre touchés, dont deux lors du championna­t national qu’il a remporté avec LSU.

Mais si son père montrait une fâcheuse tendance à bouder ou à se lancer dans des tirades incendiair­es lorsqu’il ne touchait pas au ballon, Thaddeus Moss embrasse au contraire sa contributi­on effacée.

« Tous les receveurs passent leur temps à me demander combien je veux capter de passes et combien de touchés je vise. Je m’en fous ! Je vais faire le sale boulot. Je leur dis toujours : faites donc vos touchés et vos petites danses, je vais bloquer pour vous », a-t-il raconté.

LE RÊVE DES PATRIOTS

Le jeune Moss n’a évidemment aucun contrôle sur l’équipe qui jettera son dévolu sur lui au repêchage du 23 au 25 avril prochain. Le gaillard de 6 pi 2 po et 250 lb devrait être repêché entre les rondes 4 à 6, et s’il avait son mot à dire, il ne rechignera­it pas à l’idée de joindre les Patriots, avec lesquels son père a brillé de 2007 à 2009.

« J’étais là et je jouais dans la région lors de leur saison sans défaites en 2007. J’étais dans le vestiaire quelques fois et je me souviens à quel point j’étais fasciné de rencontrer Tom Brady », s’est-il remémoré avec la naïveté du gamin de l’époque.

Actuelleme­nt, l’avenir de Brady, 42 ans, semble incertain avec les Patriots. Si toutefois le quart-arrière revient à ses amours, ce serait plutôt spécial de le voir lancer des passes à Thaddeus Moss, 13 ans après avoir rejoint son légendaire père 98 fois, pour 1493 verges et 23 touchés, lors d’une saison explosive.

« Ça voudrait déjà dire beaucoup de capter une passe de touché dans la NFL, mais quelle histoire ce serait d’en capter de Tom Brady, sachant qu’il en a lancé une bonne quantité à mon père ! » s’est-il permis de rêver en plein jour.

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