UN AUTRE MOSS EN MISSION
Thaddeus, le fils du légendaire Randy Moss, veut s’imposer comme ailier rapproché
INDIANAPOLIS | En 1998, le receveur Randy Moss prenait la NFL d’assaut en s’imposant, comme rarement une recrue n’avait su le faire avant lui. Vingt-deux ans plus tard, voilà que sa descendance, Thaddeus, s’attaque au même rêve. Loin de posséder la fibre athlétique unique ou le caractère explosif de son célèbre paternel, le fiston entend tracer sa propre voie.
Thaddeus Moss n’a manifestement pas le talent de son père surdoué, qui a été intronisé au Temple de la renommée du football il y a deux ans.
Non seulement le fils n’évolue pas à la même position, mais il est avant tout considéré comme un joueur qui se démarque par sa propension à bien bloquer plutôt que celle à capter des passes.
Ses interactions très cordiales avec les médias, durant la semaine du Combine à Indianapolis, ont aussi démontré que Thaddeus ne semble pas avoir hérité des gènes abrasifs de Randy.
« Je l’apprécie beaucoup. Il a été ici avant moi, il a fait face à beaucoup d’adversité durant sa carrière et il a ouvert des portes pour moi. Je lui en suis reconnaissant pour toujours. J’aime parler de lui. Il y a peu de personnes de mon âge qui peuvent dire que leur père est au Temple de la renommée », a mentionné le jeune homme, articulé et posé.
UN RÔLE PLUS EFFACÉ
Thaddeus Moss n’a pu s’exposer dans la vitrine monstre du Combine, lui qui a été contraint d’éviter les tests physiques en raison d’une fracture à un pied.
Difficile aussi d’évaluer sa carrière universitaire pour y aller de projections au prochain niveau. Après une première saison sans histoire à North Carolina State, il a été au repos forcé lors des deux années suivantes, la première en raison de son transfert à LSU, et la seconde puisqu’il a subi une blessure au pied.
La saison dernière, il a enfin pu sortir de sa coquille avec 47 réceptions, 570 verges et quatre touchés, dont deux lors du championnat national qu’il a remporté avec LSU.
Mais si son père montrait une fâcheuse tendance à bouder ou à se lancer dans des tirades incendiaires lorsqu’il ne touchait pas au ballon, Thaddeus Moss embrasse au contraire sa contribution effacée.
« Tous les receveurs passent leur temps à me demander combien je veux capter de passes et combien de touchés je vise. Je m’en fous ! Je vais faire le sale boulot. Je leur dis toujours : faites donc vos touchés et vos petites danses, je vais bloquer pour vous », a-t-il raconté.
LE RÊVE DES PATRIOTS
Le jeune Moss n’a évidemment aucun contrôle sur l’équipe qui jettera son dévolu sur lui au repêchage du 23 au 25 avril prochain. Le gaillard de 6 pi 2 po et 250 lb devrait être repêché entre les rondes 4 à 6, et s’il avait son mot à dire, il ne rechignerait pas à l’idée de joindre les Patriots, avec lesquels son père a brillé de 2007 à 2009.
« J’étais là et je jouais dans la région lors de leur saison sans défaites en 2007. J’étais dans le vestiaire quelques fois et je me souviens à quel point j’étais fasciné de rencontrer Tom Brady », s’est-il remémoré avec la naïveté du gamin de l’époque.
Actuellement, l’avenir de Brady, 42 ans, semble incertain avec les Patriots. Si toutefois le quart-arrière revient à ses amours, ce serait plutôt spécial de le voir lancer des passes à Thaddeus Moss, 13 ans après avoir rejoint son légendaire père 98 fois, pour 1493 verges et 23 touchés, lors d’une saison explosive.
« Ça voudrait déjà dire beaucoup de capter une passe de touché dans la NFL, mais quelle histoire ce serait d’en capter de Tom Brady, sachant qu’il en a lancé une bonne quantité à mon père ! » s’est-il permis de rêver en plein jour.