Le Journal de Montreal

Songe d’une nuit... d’hiver

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Huitièmes de finale de la Ligue des champions de la CONCACAF, Impact-Saprissa du Costa Rica par une nuit d’hiver de février. Pas celle où on se les gèle, mais le cataclysme météo annoncé faisait craindre le pire. Il y a même eu incertitud­e sur la tenue du match en dessous de la frêle toile du (trop) gros stade.

Pourtant, plus de 21 500 partisans ont donné fière allure à la rotonde inférieure de l’oeuvre de Taillibert, inachevée 45 ans plus tard.

Parmi eux, les irréductib­les. Les Ultras, qui ont initié un défilé sonore et « fumigeste » dans les rues du quartier Hochelaga-Maisonneuv­e. Rendu au bol, leur faisant face derrière l’autre but, le groupe 1642 et sa désormais célèbre cloche du nord.

EXPLOIT

Les autres abonnés de saison y étaient aussi, avec autour d’eux des goûteurs occasionne­ls et des nostalgiqu­es qui n’hésitent jamais à assister à un happening dans l’amas de béton. Et puis, il devait y avoir quelques centaines de résidents du plateau, cet arrondisse­ment de Paris, venus voir coacher un des leurs, Thierry Henry.

Plus de 21 500 spectateur­s, un mercredi soir de février, match de… soccer à 20 h ? Sans Nacho et sa dépendance ? Et faudrait croire que c’est négatif ?

Non seulement ce n’est pas négatif, c’est un exploit aussi grand que le résultat du match, une belle victoire de… 0 à 0. Résultat ridiculisé en fronde sur les médias sociaux comme dans certaines émissions de radio incapables d’érection sur autre chose que le Canadien.

Bien entendu, ça ne nous a pas donné un spectacle au sens offensif du terme. Mais la trame dramatique, pour les initiés, était formidable. J’adore cette formule aller-retour. Dans le fond, c’est un seul match de 180 minutes qu’il faut gagner un quart d’heure à la fois. Une bataille territoria­le autrement moins simpliste que le classique 4 de 7 au hockey.

SOUS L’IMPULSION DU COACH

Ce qui m’amène à coach Henry. Me suis presque offusqué de ces entraîneme­nts à huis clos. Je trouvais qu’il se la jouait pas mal… Mais c’est un business de résultats et pour l’heure, il en a. Son équipe composée en majorité d’adolescent­s prépubères a non seulement enfoncé deux buts en terres costaricai­nes, elle a défendu platement, mais efficaceme­nt ici chez elle, à Montréal.

Message à Titi toutefois : calmos coach, tranquille svp… Il ne faut pas oublier la grandeur de votre personnage, tout l’ascendant que vous avez sur vos boyscouts. Pour l’heure, souriez, vous avancez et vous le faites bien. Elle viendra assez vite l’occasion de gesticuler négativeme­nt devant l’inertie sur les lignes de touche. Gardez-vous de l’essence. N’oubliez pas que vos joueurs savent que même à 42 ans, pieds nus sur le répugnant synthétiqu­e, vous seriez encore bien meilleur qu’eux.

Premier jet en championna­t MLS cet après-midi contre la NouvelleAn­gleterre. Et rassurez-vous, nul besoin de défendre à outrance, ce sera en avant tous pour l’Impact qui, sous Henry, va « scorer » des buts en masse.

De quoi tétaniser les gars de hockey sur le web et à la radio…

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PHOTO AGENCE QMI, DOMINICK GRAVEL Les partisans de l’Impact se sont fait entendre, mercredi au Stade olympique.

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