Le Journal de Montreal

Le Canadien s’en va où ?

- MICHEL BERGERON michel.bergeron@quebecorme­dia.com Propos recueillis par Roby St-Gelais

Plus ça change, plus c’est pareil. On peut le dire : le mot désastre s’emploie pour tous les aspects chez le Canadien, que ce soit pour les jeunes, l’avenir, le noyau, la profondeur et les gardiens auxiliaire­s.

Le discours d’une année à l’autre semble le même. Chaque fois que Marc Bergevin rencontre la presse à la période des transactio­ns, il ne le dit pas, mais il donne l’impression de vouloir acheter du temps. Il répète constammen­t « attendez à l’année prochaine », mais ça fait trois, quatre, voire cinq ans qu’il dit ça.

Les bonnes équipes comme Tampa Bay et Boston font leurs succès en effectuant une transition lorsqu’ils échangent des joueurs. À Montréal, le joueur échangé est souvent remplacé par un vétéran qui n’avait plus de place ailleurs alors qu’il n’y a pas de relève immédiate puisque les premiers choix des dix dernières années ont été une catastroph­e. On parle des jeunes, mais en réalité, il n’y en a qu’un cette saison et c’est Nick Suzuki, un joueur acquis par transactio­n !

QUESTIONS SANS RÉPONSE

Lorsque Marc Bergevin dit que les problèmes au repêchage arrivent aussi chez d’autres équipes, on veut savoir pourquoi ça arrive ici. Claude Julien est sur le point d’exploser. Il ne dit pas tout ce qu’il pense et c’est pourquoi ses rencontres avec la presse sont aussi courtes. Il sent que la relève n’est pas si excitante. Il y a trop de questions sans réponses pour le moment.

C’est beau de dire que l’équipe travaille, un discours qu’on entend aussi à Detroit. Les dirigeants sont des profession­nels, c’est normal qu’ils adoptent un tel ton, mais qu’en est-il des résultats, eux ? Le Canadien n’a gagné que 13 matchs à domicile et a subi 22 défaites (13-16-6). C’est l’une des pires fiches de toute la LNH, ce qui est épouvantab­le.

Imaginez. Les Sénateurs ont obtenu plus de succès que le Tricolore devant leurs partisans alors qu’on répète sans cesse que la meilleure foule et la meilleure ambiance se trouvent au Centre Bell. Ça devrait être un élément incontourn­able pour les joueurs, mais ce n’est pas le cas.

ÉVALUÉS SANS JOUER

Jeudi, Carey Price en était à un

11e match d’affilée devant le filet. Cela signifie donc que l’organisati­on a été incapable de trouver un match pour Charlie Lindgren durant cette séquence. Comme c’est le cas pour Charles Hudon, qui est le meilleur joueur cette saison à Laval. On les a probableme­nt déjà évalués en ne les faisant pas jouer. Leur idée est faite, ils n’en veulent plus.

Comment peut-on les évaluer en ne les faisant pas jouer ? Jeudi, Hudon était sur la quatrième ligne alors que c’est un franc-tireur. De plus, on n’arrête pas de parler de Jake Evans et de Cayden Primeau pour évoquer l’avenir, eux qui sont des choix en septième ronde. Y a-t-il quelqu’un qui peut m’expliquer comment ça marche ? Je ne sais pas comment l’évaluation est faite chez le Canadien.

D’ailleurs, Marc Bergevin est toujours conseillé avant de s’adresser aux médias, mais lundi, il n’était pas convaincan­t. Certains aiment dire que la critique est mieux que l’indifféren­ce, mais une chose est sûre, il faut changer la formule dans le développem­ent.

Pendant ce temps, à Ottawa, Brady Tkachuk est une future vedette alors que Quinn Hughes, qu’on a vu mardi avec les Canucks, sera en lice pour le titre de recrue de l’année, deux joueurs sur qui le CH a levé le nez en optant pour Kotkaniemi.

Je disais l’an passé que le Canadien avait besoin d’un coup de circuit au repêchage. Ça devra être de nouveau le cas cette année, surtout que la séance de sélection aura lieu à Montréal.

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PHOTO MARTIN CHEVALIER L’avenir semble nébuleux pour Charles Hudon, qui n’a joué qu’au sein du quatrième trio jeudi.
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