Transat reste confiante de vendre à Air Canada
L’entente est protégée contre la crise du COVID-19
Transat se dit immunisée contre toute possibilité que la crise du coronavirus fasse dérailler la transaction de 720 M$ conclue l’an dernier avec Air Canada.
Une clause empêche Air Canada de résilier l’entente à cause d’un « effet défavorable important » touchant l’ensemble de l’industrie, a précisé au un porte-parole de Transat, Christophe Hennebelle.
De plus, le contrat stipule que l’acquisition doit aller de l’avant même dans les cas d’« épidémies », ajoute M. Hennebelle.
L’action de Transat a clôturé hier à 14,46 $, en baisse de 1,7 %, à la Bourse de Toronto. Le titre a perdu 10,7 % depuis le début de l’année, soit davantage que l’indice S&P TSX, qui a reculé de 5,4 %. L’écart entre le cours de l’action de Transat et le prix de 18 $ convenu avec Air Canada frise maintenant 20 %, contre environ 9 % au début janvier.
De son côté, Air Canada a chuté de 34 % depuis le début de l’année, à l’instar des autres compagnies aériennes mondiales.
Cette semaine, le titre de Cineplex a fléchi à Toronto en raison des craintes d’abandon de l’offre d’achat déposée par Cineworld.
« Être dans la peau d’Air Canada, j’essaierais de renégocier à la baisse et je pense que, logiquement, Transat serait à l’écoute. Si la transaction tombe à l’eau, oui, cela va avoir un impact sur Air Canada, mais je pense que Transat aurait plus à perdre », note Jacques Roy, professeur à HEC Montréal et spécialiste des transports.
Son collègue Louis Hébert, expert en fusions et acquisitions, croit lui aussi qu’Air Canada pourrait vouloir renégocier l’entente, mais il n’entrevoit pas de résiliation.
« Le coût pour Air Canada de mettre fin au contrat serait beaucoup plus important que les quelques millions de dollars qu’ils pourraient payer en trop [compte tenu de la chute des Bourses] », affirme-t-il.
Souvent, les fusions et acquisitions de transporteurs aériens bondissent « pendant les périodes de faiblesse dans l’industrie », souligne Deepak Reddy, associé au cabinet d’avocats McGuireWoods à New York.
OTTAWA DÉPENSE 1 M$
Le Bureau de la concurrence et Transports Canada examinent actuellement l’achat de Transat par Air Canada.
Transports Canada vient d’octroyer un contrat de 960 000 $ à la firme britannique Oxera Consulting pour l’aider à évaluer la transaction.
« Il y a toutes sortes de manières de se retirer d’une entente. [...] Transports Canada pourrait approuver la transaction et émettre des conditions. Cela pourrait donner une excuse à Air Canada pour se retirer », relève M. Roy.