Le Journal de Montreal

Avance, recule

- MICHEL BEAUDRY michel.beaudry@quebecorme­dia.com

Simon devait avoir une dizaine d’années lorsqu’il m’a demandé de lui expliquer le phénomène du changement d’heure à l’automne et au printemps. La pire chose qui peut arriver à un papa, c’est d’avoir l’air d’un tata devant son fils de 10 ans dont il doit prévoir toutes les questions… de brillantes à innocentes.

Je ne savais pas tout. La décision a été prise après la Première Guerre mondiale par des clairvoyan­ts qui voulaient maximiser les heures d’ensoleille­ment. Dans toutes les époques, il y a eu des têtes chaudes, brûlées ou mélangées, apeurées par le changement. En 1918, l’avancement et le recul de l’heure étaient d’abord des décisions municipale­s, et est arrivé ce qui devait se produire. Une chicane entre Montréal et la très autoritair­e Saint-Jérôme, qui a refusé de bouger ses horloges. Ainsi, pendant quelques semaines, si vous passiez de Rosemont à Saint-Jérôme, il fallait rajuster vos montres.

Vous le saviez que la Saskatchew­an ne niaise toujours pas avec ces détails et ne change jamais ses horloges, tout comme certains secteurs de la Colombie-Britanniqu­e et Southampto­n, au Nunavut, où on ne va pas se faire bronzer souvent. La nuit prochaine, vous avancerez. Vous n’avez pas le choix et ça fera du bien.

LA QUESTION

Une fois que j’ai eu expliqué les heures de clarté de l’été, les équinoxes et les heures de noirceur l’hiver, Simon est arrivé avec la question qui tue. La question qui te bloque, la question qui n’a pas de réponse. La question à laquelle je n’ai jamais pu répondre. Attention, la voici.

Pourquoi changer d’heure à 2 h dans la nuit du samedi au dimanche ? Y a-t-il quelqu’un qui se réveille en pleine nuit pour régler sa montre, les horloges, les cadrans, le poêle et les bagnoles ?

Cherchez, et vous ne trouverez pas. Toutefois, j’ai répondu à ma façon. Cette année-là, à 1 h 45 du matin, je l’ai réveillé comme s’il s’agissait de la nuit de Noël ou du jour de l’An et on a fait un tour. On a reprogramm­é tout ce qui a une aiguille, et c’est cette nuit-là qu’on a réalisé, il y a à peu près 25 ans, que les ordinateur­s changeaien­t d’heure tout seuls. Mais je me suis dit qu’on devrait plutôt changer l’heure à

9 h, le dimanche matin, et en faire un brunch-party. J’aime ça fêter.

LISE ET HENRI

Le départ d’Henri, c’est aussi la fin d’une merveilleu­se histoire d’amour. Sa belle Lise allait le voir tous les jours. Elle refusait d’abandonner son homme qu’elle a connu alors que tous les deux avaient

6 ans, imaginez. Dans les derniers jours, Henri avait fait une vilaine chute, il ne mangeait plus et, évidemment, il faiblissai­t. La fin était devenue prévisible.

Maintenant, Lise, il faut traverser la tempête que soulève le décès d’un grand homme et, ensuite, je te souhaite du repos après le douloureux devoir accompli. Du repos enrobé de l’amour de tes trois filles, de tes deux gars, de tes petits-enfants qui t’adorent. Toutes mes condoléanc­es.

T’AUSSI

√ « Trouvez-vous que mes saisons sont toutes pareilles ? » (Clones Julien)

√ Le gouverneme­nt Trudeau… un gouverneme­nt qui ne mène pas de train. √ N’oubliez pas. C’est la nuit prochaine qu’on avance nos masques. √ L’hiver… ma quatrième

saison préférée…

√ Est-ce que les dénonciate­urs sont en congé pendant le stool brake ? √ Même si des ravisseurs kidnappaie­nt Manon, je suis certain qu’elle continuera­it à leur dire quel chemin prendre.

√ Les caves ne sont pas nécessaire­ment en dessous des maisons. À DEMAIN… AUX SPORTS

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