The Lumineers réjouit le Centre Bell
The Lumineers ont décidément la cote à Montréal. Après avoir lancé avec brio la dernière édition d’Osheaga, en août 2019, le groupe américain était de nouveau de passage chez nous, cette fois au Centre Bell, hier soir, et a fait vivre une jolie expérience aux 11 000 spectateurs enthousiastes présents.
La formation avait étrenné à Osheaga une partie du matériel tout frais qui allait se retrouver sur son troisième album, simplement intitulé lequel est arrivé dans les bacs un mois et demi plus tard. Depuis, les fidèles de The Lumineers ont eu le temps de baigner dans ses nouveaux morceaux folk, auxquels on décèle une parenté évidente tant avec Mumford & Sons qu’avec les Beatles.
Le chanteur Wesley Schultz et le batteur Jeremiah Fraites – qui roulent ce projet sur la route avec des partenaires comme la violoniste Lauren Jacobson, le bassiste Byron Isaacs et le multi-instrumentiste Stelth Ulvang – ratissent large dans leurs influences.
Après la diffusion d’un vidéoclip évoquant Gimme Shelter des Rolling Stones, alors que d’épais rayons lumineux tourbillonnaient dans le Centre Bell et éclairaient l’assistance, le batteur s’est mis à piocher sur ses tambours, faisant lever d’un cran la fébrilité ambiante. Les gens ont immédiatement crié en reconnaissant Wesley Schultz lorsqu’il s’est amené, et on entendait déjà plusieurs voix s’élever au parterre sur Sleep On The
Floor, qui fut l’entrée en matière comme elle l’avait été à Osheaga.
BEAU ET BON
The Lumineers étaient en ville pour défendre le contenu de III, mais la bande ne s’est pas privée pour piger allègrement dans ses deux précédents opus également,
The Lumineers (2012) et Cleopatra (2016).
Dans le premier droit du concert
se sont succédées, entre autres, Life In The City, Flowers In Your Hair, Submarines, une relecture de Subterranean Homesick Blues ,deBob
Dylan, la populaire Ho Hey (peutêtre la plus connue du répertoire de The Lumineers, pour laquelle plusieurs se sont spontanément levés), Slow It Down (émaillée de milliers de cellulaires allumés dans le Centre Bell) et Gloria.
Visuellement, The Lumineers n’a pas lésiné sur les moyens pour rendre son spectacle aussi beau que bon. En plus de l’ingénieuse plateforme scénique en forme de pentagone sur laquelle les artistes se sont déplacés toute la soirée – Schultz en est même descendu pour s’offrir une promenade au parterre et quelques chaleureuses poignées de mains pendant Angela, au très grand bonheur de la foule –, la troupe comptait aussi dans son décor trois pyramides en fond d’espace, de même que trois écrans surélevés, deux rectangulaires aux extrémités et un aux allures de soleil au beau milieu. Des magnifiques projections dignes du cinéma ont gagné en intensité au fur et à mesure que la prestation avançait.