CH : au sommet du mépris !
Le Canadien est une entreprise privée qui n’a en principe de comptes à rendre à personne. Dans les faits, le CH est la plus publique des entreprises privées du Québec. Indépendamment de quelque participation que ce soit des régimes publics à son arbre financier. Le Canadien est le ministère le plus en vue du gouvernement québécois.
De tout temps, le pouvoir partisan a fait loi. C’est le dernier bastion romantique au coeur des oligarchies du sport professionnel. Hélas, nous assistons à l’abrutissement de ce tribunal populaire octroyant aux citoyens abonnés du câble le pouvoir du nombre. Le droit de vie ou de mort sur les acteurs du roman-savon. En clair, le Canadien n’est plus un livre dont VOUS, les fans, êtes les héros.
QUESTION DE PRIORITÉS
Il en va de l’échelle de priorités du conseil d’administration. Geoff Molson est publiquement reconnu actionnaire de contrôle du CH. Dans les faits, Molson
rend des comptes à ses associés. Et quel est la meilleure façon de lever tout sourire une réunion du conseil ? En s’autocongratulant de ronflants profits. Accessoirement, permettre à ses partenaires de prendre des ego-portraits avec une Coupe Stanley gagnée est souhaitable, mais il ne semble pas s’agir de la priorité principale : faire des profits !
Le plus grave problème du CH est là, dans la structure. Si le Canadien était un jouet dans la main d’un multimilliardaire, comme le sont les Patriots de la Nouvelle-Angleterre pour Robert Kraft, je suis convaincu que l’échelle de priorités serait différente.
UNE FIERTÉ À LÉGUER
Le modèle d’affaires voulant qu’une équipe soit le passe-temps préféré d’un seul individu permet à celui-ci de s’amuser avec son « jouet ». Et pour vraiment s’amuser, il faut gagner le trophée. Léguer un championnat et provoquer une grande lueur de fierté dans le regard de ses enfants et petits-enfants. Une symbolique autrement plus forte que le compte en banque. Un héritage que Geoff Molson a reçu, sans toutefois sembler vouloir le perpétuer à tout prix.
On ne verra jamais Robert Kraft attendre ses joueurs à leur sortie de terrain après le dernier match d’une saison échouée se terminant par une exclusion des séries éliminatoires. Geoff Molson, tout sourire, a servi de chaleureux câlins à ses hommes à leur sortie de la patinoire le 6 avril 2019 après leur 82e et… dernier match de la saison.
DES PARTISANS TROMPÉS
Un détail qui en dit long. Dans le fond, les mamours du président étaient tout à fait logiques, les joueurs ayant contribué à atteindre l’objectif premier de « l’entreprise », générer de bons profits.
Ce sera encore le cas cette saison. Alors… pourquoi consentir à payer le coach ou le directeur général des millions à ne rien faire pour les deux prochaines années ? Pour diminuer la balance dans les poches des partenaires ? Voyons donc… « Ouais, mais le partisan lui ? » C’est un Lama, le partisan. Il est cocu, mais content.