Le Journal de Montreal

Numéro 1 à jamais en Floride

Les Panthers retirent le chandail du gardien québécois qui a marqué leur histoire

- LOUIS BUTCHER

SUNRISE | Quelques heures avant de voir son chandail numéro 1 hissé au sommet du BB&T Center à Sunrise, Roberto Luongo avait déclaré en conférence de presse qu’il « essaierait de ne pas pleurer pendant la cérémonie ».

Si l’ex-gardien des Panthers de la Floride a tenu promesse pendant son allocution, c’est non sans hésitation et quelques trémolos dans la voix qu’il a mis un terme à ses remercieme­nts en s’adressant à son épouse Gina.

« Tu as été à mes côtés pendant toutes ces années, dans les bons comme dans les mauvais moments, a dit Luongo. Je te dois beaucoup. Je t’aime et t’aimerai toujours. »

Les deux enfants du couple, Gabriella et Gianni, présents sur la patinoire, ont été des témoins privilégié­s de cette déclaratio­n d’amour, tout comme les autres invités conviés à cette célébratio­n dont celui, a-t-il dit, qui lui a montré à garder les buts, François Allaire, et notamment son agent, Pat Brisson, l’un des maîtres d’oeuvre de son retour définitif dans le sud de la Floride en 2014.

TÉMOIGNAGE­S VIBRANTS

Pendant cet hommage pleinement mérité, Luongo a pu regarder l’écran géant pour écouter des témoignage­s vibrants de la part de coéquipier­s et adversaire­s, actifs ou retraités, qui ont reconnu la contributi­on remarquabl­e de l’athlète québécois pendant son fructueux parcours de 19 ans dans la Ligue nationale.

« Tu as connu une magnifique carrière dans la LNH, a reconnu Martin Brodeur, et c’est normal que tu sois récompensé de la sorte. »

Brodeur est le seul gardien dans l’histoire du circuit Bettman à avoir disputé plus de matchs (1266) que Luongo. Ce dernier occupe par ailleurs le troisième rang au tableau des victoires (489) derrière ce même Brodeur (691) et Patrick Roy (551).

L’ex-attaquant des Coyotes de Phoenix Shane Doan, et Joe Thornton, des Sharks de San Jose, sont également intervenus pour féliciter leur ancien rival, qu’ils n’ont pas hésité à qualifier de « très redoutable ».

Jonathan Huberdeau, des Panthers, est aussi apparu dans un court message en français où il a affirmé « avoir été flatté de faire partie de la même formation que lui ».

LE CORPS A DÉCIDÉ

Robert Luongo a disputé son dernier match le 6 avril 2019 lors d’une défaite des Panthers en prolongati­on aux dépens des Devils du New Jersey. En ne sachant pas que c’était alors son chant du signe.

« Je ne pensais pas que ce serait mon dernier match, a-t-il avoué. C’est la seule chose dont je suis déçu de ce moment. Je pensais revenir pour une autre saison. Il n’y avait pas beaucoup de monde à cette rencontre : seulement ma femme et mes enfants.

« Une fois la saison terminée, j’ai commencé à relaxer. Quand est venu le temps de recommence­r à m’entraîner, le corps m’a envoyé un message clair. C’est une décision que j’ai mûrie pendant plusieurs semaines. Je voulais être certain que ce serait la bonne.

« Quand je l’ai prise, il y avait une portion de moi qui doutait encore. Mais dans mon coeur, je savais qu’il était temps de passer à autre chose. Je ne voulais surtout pas devenir une distractio­n au sein de l’équipe. »

Luongo, âgé de 40 ans, a annoncé sa retraite du hockey le 26 juin dernier dans un message sur les réseaux sociaux où il a confirmé ses intentions en affichant une image où jambières et uniforme étaient suspendus sur la corde à linge.

NE MANQUE QUE LA… COUPE

Deux médailles d’or olympiques, son numéro immortalis­é et cette reconnaiss­ance par tous les intervenan­ts du hockey d’avoir été l’un des meilleurs de sa profession. Il n’y manque qu’une chose.

« C’est exceptionn­el de vivre ça, a relaté celui qui occupe un poste de conseiller spécial au directeur général des Panthers, Dale Tallon. Quand tu es jeune, c’est évident que tu rêves à la coupe Stanley, pas au retrait de ton chandail. Mais quand une journée comme celle-là arrive, c’est spécial. »

Cette fameuse coupe Stanley est la seule réalisatio­n qui manque au palmarès de Luongo, dont les portes du Panthéon du hockey lui seront grandes ouvertes.

« TU AS CONNU UNE MAGNIFIQUE CARRIÈRE DANS LA LNH ET C’EST NORMAL QUE TU SOIS RÉCOMPENSÉ DE LA SORTE. » – Martin Brodeur

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