Toujours incapable de se pardonner 2 ans plus tard
Celle qui a happé à mort une fillette a déjà tenté de s’enlever la vie après le drame
QUÉBEC | La femme qui a happé une fillette de 11 ans avec sa voiture il y a maintenant dans Lotbinière, est toujours incapable de se pardonner d’avoir causé la mort de l’enfant.
Le matin du 1er mars 2018, alors qu’elle marchait sur la rue Principale de Saint-Flavien pour se rendre à l’école de la Caravelle, Anaïs Renaud, 11 ans, a été percutée par le rétroviseur d’une voiture. La conductrice venait de Lyster, une municipalité voisine.
«OHNON…»
« Quand ça a fait “poc”, j’étais convaincue d’avoir seulement frappé un banc de neige. Quand j’ai levé les yeux vers le rétroviseur, j’ai fait “oh non…” », se rappelle la dame de 33 ans, responsable de l’accident, qui a accepté de se confier à TVA et au Journal sans révéler publiquement son identité.
Elle soutient s’être ensuite garée brusquement avant d’aller voir comment se portait la victime. Le décès de celle-ci a malheureusement été constaté le lendemain à l’hôpital.
« Anaïs ne méritait certainement pas de mourir. Il n’y a pas une journée où je n’y pense pas. Je vais m’en vouloir le restant de ma vie », raconte émotivement celle qui est elle-même mère d’un jeune garçon.
RÉPERCUSSIONS
Depuis les sombres événements, la conductrice du véhicule qui a mené la fillette à son dernier repos doit composer avec de lourdes séquelles psychologiques. Si lourdes, qu’elle a déjà tenté de s’enlever la vie.
« Quand j’ai fait une tentative de suicide, la mère d’Anaïs m’a écrit une lettre (voir autre texte) en disant qu’elle ne m’en voulait pas. Mais moi, je ne pourrai jamais me pardonner », souffle-telle, ajoutant qu’elle doit passer sur les lieux du drame tous les jours pour aller chercher son fils.
Passionnée de soins et infirmière de formation, elle est désormais incapable de pratiquer son métier. L’image de la jeune fille gisant au sol l’a marquée à vie.
« [Ce jour-là], avec le sang et la respiration que [Anaïs] avait, je savais qu’elle ne passerait pas au travers. Si je retombe sur un patient [qui a les mêmes symptômes], je suis finie », confie-t-elle avec un sanglot dans la voix.
Souhaitant éviter qu’un autre drame comme celui-ci se produise, elle demande
« C’est une route dangereuse. C’est la première chose que j’ai dite quand je me suis installée ici à l’époque. Il y a beaucoup d’enfants qui jouent sur le bord de la rue et il y a beaucoup de poids lourds et de voitures qui circulent vite. S’il vous plaît, ralentissez. »
La femme se dit d’ailleurs « très heureuse et satisfaite » des recommandations dévoilées vendredi par le coroner en réaction à l’accident (voir encadré).
Elle souhaite que celles-ci soient mises en pratique le plus tôt possible. aux automobilistes qui circulent sur ce tronçon d’être prudents et patients.
DANGEREUX