Le Journal de Montreal

Près de 500 km de vélo sur la neige

Pendant 18 jours, les deux aventurier­s ont dormi quelques nuits dans leur tente malgré un froid sibérien

- MAGALIE LAPOINTE

Deux aventurier­s ont pédalé en vélos à pneus surdimensi­onnés sur 471 kilomètres de neige, de glace et de sloche pendant 18 jours à des températur­es sibérienne­s allant jusqu’à -47 °C.

Le 10 février dernier, Samuel Lalande-Markon, 34 ans, et Félix-Antoine Tremblay, 28 ans, ont délaissé leur véhicule, fixé leur 45 kg de matériel sur leur vélo et ont quitté Montréal pour la Basse-Côte-Nord. Le goût de découvrir des communauté­s isolées les a poussés à vivre cette expérience.

À partir de la communauté innue de Nutakuan (près de Havre-Saint-Pierre) jusqu’à Blanc-Sablon, ils ont pédalé sur 525 km, dont 471 km sur la Route blanche. Ce chemin de neige est entretenu par le ministère des Transports du Québec et est emprunté par les motoneigis­tes.

En tout, ils auront dormi neuf nuits dans leur tente, sur la Route blanche, à manger de la nourriture déshydraté­e. Les autres jours, ils ont dormi dans les villages.

« C’était, je pense, par moment, un peu plus difficile, mais nous étions préparés au pire. Parfois, plusieurs des pires conditions étaient réunies. Pour manger, on faisait fondre de la neige pour mélanger notre nourriture », détaille Samuel Lalande-Markon.

ÉCRIRE L’HISTOIRE

L’artiste de métier et gestionnai­re culturel, et l’étudiant à la maîtrise en génie de la constructi­on et diplômé de l’École de technologi­e supérieure seraient les deux premiers à traverser la Route blanche en vélo à pneus surdimensi­onnés.

Ils se sont entraînés pendant plus d’un an à raison de 5 à 10 heures par semaine pour réaliser cet exploit. Le vélo stationnai­re, l’entraîneme­nt en parcours, la course à pied, l’escalade et le yoga étaient pratiqués en alternance lors de ces entraîneme­nts.

Après un an de préparatio­n, les deux athlètes étaient prêts à affronter toutes les conditions climatique­s : neige, froid glacial et le vent du nord. D’ailleurs, les cyclistes devaient ajuster leur horaire quotidienn­ement, en raison de la météo changeante.

En moyenne, ils ont roulé de 25 à 40 km par jour.

JOYAU

Les deux cyclistes, qui avaient déjà séparément complété d’autres périples entre autres entre Montréal et Kuujjuaq, et entre Montréal et Havre-Saint-Pierre, ont été ébahis par la beauté du paysage.

Notamment entre les communauté­s d’Unamen Shipu et Chevery, où ils ont traversé 97 km en deux jours et demi. Ils ont été frappés par la variété de la végétation, les forêts d’épinettes, la toundra et la neige balayée par le vent.

« Au-delà de l’aventure, c’est l’occupation du territoire comme on ne le retrouve nulle part ailleurs. À Tête-à-la-Baleine, tu es encore libre, il y a une paix sociale et une harmonie. Ce sont des gens qui sont ouverts sur le monde. Ils ne sont pas du tout arriérés, mais j’ai eu l’impression d’arriver dans un Québec d’il y a 100 ans », ajoute M. Lalande-Markon.

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1. Samuel Lalande-Markon et Félix-Antoine Tremblay devaient traîner leur nourriture, leur tente et leurs vêtements sur leur vélo. 2. Après avoir roulé pendant environ 4 heures, Samuel Lalande-Markon avait des glaçons dans sa barbe. 3. Les deux aventurier­s devaient monter leur tente sur la Route blanche, comme entre Unamen Shipu et Chevery, où 97 km séparent les deux villages.
PHOTOS COURTOISIE SAMUEL LALANDE-MARKON 3 1. Samuel Lalande-Markon et Félix-Antoine Tremblay devaient traîner leur nourriture, leur tente et leurs vêtements sur leur vélo. 2. Après avoir roulé pendant environ 4 heures, Samuel Lalande-Markon avait des glaçons dans sa barbe. 3. Les deux aventurier­s devaient monter leur tente sur la Route blanche, comme entre Unamen Shipu et Chevery, où 97 km séparent les deux villages.
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