Amorcer des changements positifs
Psychosociologue spécialisée dans le domaine du travail, Monique Soucy a coaché plus de 7000 personnes, depuis plus de 25 ans, pour les aider à trouver un emploi plus valorisant et qui correspond davantage à leurs aspirations. Elle présente différents conseils pour « rebondir » en cas d’insatisfaction dans son livre, J’ai mal à mon travail.
Monique Soucy estime qu’il est légitime d’accomplir un travail qui correspond aux talents et aux compétences des gens. Quand estil temps de faire un virage et de mettre fin à la stagnation ?
Elle présente différentes stratégies pour comprendre ce qui est en jeu dans une démarche de repositionnement sur le plan professionnel. Positive, elle donne des clefs pour mieux comprendre la situation, dédramatiser les peurs et encourager tout un chacun à passer à l’action.
La spécialiste juge qu’environ 25 % des travailleurs sont insatisfaits de leur travail et n’ont pas le goût d’y aller. « La personne à qui je m’adresse est beaucoup plus dans ses peurs, dans ses insécurités. Elle se sous-estime. Elle ne se connaît pas tant. Elle a appris à subir, à tolérer… C’est à cette personne que je dis, arrête ! »
Elle n’en revient pas de voir débarquer des gens très compétents dans son cabinet, qui arrivent avec un troisième
burnout. « Ils n’ont pas bougé, avec leurs compétences. Ils sont capables de les nommer, mais ne les assument pas assez pour aller chercher ce qui va avec. D’autres le font, mais on en entend moins parler. Ils bougent dans le système. Mais il y en a qui ne bougent pas et qui ont très mal. »
LE DOUBLE D’ÉNERGIE
La psychosociologue voit le comme « un oui dans un non ». « T’aimes pas ça, t’as pas le goût de le faire, t’as pas le goût d’y aller, mais tu y vas quand même. Selon Gustav Jung, ça, ça demande le double d’énergie pour le faire. »
Elle poursuit. « Aller quelque part où tu n’as pas le goût d’aller, affronter une journée que tu n’as pas le goût d’affronter, effectuer des tâches que tu n’as pas le goût de faire, ça demande le double d’énergie. On se comprend ? Ce oui que tu fais, alors qu’au fond de toi c’est un non, ça draine de l’énergie. C’est une ouverture au
burnout. Aussi simple que ça. »
Une personne dans cette situation doit donc donner encore plus d’énergie pour livrer une certaine performance, un certain résultat, alors qu’au fond, l’énergie n’est pas du tout au rendez-vous.
« Quand l’énergie est là, on ne voit pas le temps passer. Quand c’est le contraire, la personne est dans ses réserves, ne dort pas, oublie des trucs… et à un moment donné, c’est le burnout .»
Monique Soucy note qu’il est normal d’avoir un certain degré d’insatisfaction dans le cadre de son travail et qu’il faut s’y adapter. « Mais quand c’est ça mur à mur, on n’est plus dans quelque chose de sain. On est dans quelque chose qui draine. Le moral entre là-dedans, l’humeur, la famille… c’est horrible. »
LA VIE PASSE
Dans son livre, Monique Soucy vise directement les gens qui tolèrent l’insatisfaction, parce qu’ils ont trop peur de bouger, parce qu’ils n’ont pas une bonne estime de soi, parce qu’ils ne se font pas confiance. « Tu tolères, tu tolères, et la vie passe, pendant ce temps-là. »
Elle souhaite leur donner des outils pour qu’ils reprennent leur pouvoir et ne sentent pas seuls dans cette situation. « Le but du livre, au fond, c’est de la conscientisation : prends-toi en main, bouge. T’as peur… mais c’est ça le prix ! »