AVANT DE VIRER
Du moment qu’un journaliste, un animateur ou un interlocuteur fait référence aux belles années, je décroche. Il n’y a rien de comparable entre ce que l’on vit aujourd’hui dans la Ligue nationale de hockey et ce qui se passait dans les années 70. La liste des différences n’est pas longue, elle est presque infinie.
La taille, la vitesse, la puissance et la banque d’informations des joueurs d’aujourd’hui n’ont rien à voir avec celles de l’autre époque.
La condition physique des athlètes est sans pareille. La qualité de chacune des pièces d’équipement n’a plus de similitude.
La parité entre les 31 équipes n’a jamais été aussi corsée. Quand on pense que les Leafs se croyaient révolutionnaires parce qu’ils alignaient Salming, un étrange Suédois.
Il n’y a plus de ligne rouge. Il y a deux arbitres. Il y a un centre de vérification instantanée à Toronto. Chacune des équipes est dirigée par trois, quatre ou même cinq coachs, en plus d’un instructeur de gardien de but et d’un spécialiste en vidéo avec lequel on travaille directement en arrière du banc.
Disons qu’on est loin de « Piton » Ruel avec son petit calepin.
SALAIRE DE CRÈVE-FAIM
S’il n’a pas été utilisé à son goût, un joueur peut appeler son agent entre les périodes. Les équipes ne voyagent plus avec le monde, mais en vols privés. La plupart des vedettes ou des plus performants ont dans leur contrat une clause de non-échange ou un choix d’équipe(s), advenant une situation de transaction.
Évidemment, vous savez qu’un million par année est un salaire de crèvefaim dans un plafond salarial variable.
Là-dedans, six équipes canadiennes encaissent des dollars qui valent
75 cents, mais doivent tout payer en US $.
Chacune des organisa- tions, en plus de déléguer des dépisteurs à travers l’Amérique, peut suivre les 30 autres clubs en action, en plus de bénéficier instantanément sur internet de toutes les analyses journalistiques de chacune des équipes rivales. Les blessures, mésententes, changements de stratégie, transactions ou rappels sont connus, décortiqués et divulgués sur-le-champ.
La plupart des clubs ont un nouvel amphithéâtre, en plus d’un centre d’entraînement. Ils ont leur cuisine, leur lieu de repos, un gymnase à la fine pointe, des médecins, dentistes, nutritionnistes, entraîneurs, psychologues et statisticiens.
C’est ça que vous dirigez quand vous êtes instructeur en chef, directeur général ou propriétaire.
Alors, avant de congédier quelqu’un, pensez qu’il faut d’abord avoir trouvé un meilleur, un plus compétent et capable de composer avec ce que Sam Pollock n’a même jamais imaginé.