Le Journal de Montreal

« Un talent hors-norme »

L’ex-entraîneur des gardiens François Allaire a cru en Roberto Luongo dès l’âge de 15 ans

- LOUIS BUTCHER

SUNRISE | Personne n’est mieux placé pour parler de Roberto Luongo que François Allaire, dont l’expérience a permis à de nombreux gardiens québécois de réussir leur carrière dans la LNH.

Celui qui fut le premier entraîneur à temps plein des gardiens au sein de l’organisati­on du Canadien, dans les années 1980, n’a pas hésité un seul instant quand Roberto Luongo l’a invité à participer, sur la patinoire de surcroît, à la cérémonie qui a marqué le retrait de son chandail, hier soir à Sunrise.

« C’est un grand honneur pour moi d’être à ses côtés », a raconté Allaire, en entrevue au Journal de Montréal. Je lui suis très reconnaiss­ant. J’ai eu une relation privilégié­e avec Roberto tout au long de sa carrière. »

Allaire s’est souvenu d’avoir remarqué Luongo dès l’âge de 15 ans lorsqu’il évoluait dans la Ligue de hockey midget AAA avec la formation de Montréal-Bourassa.

« J’ai su dès lors, explique Allaire, qu’il avait toutes les aptitudes pour monter en grade un jour dans la LNH. Il avait un talent hors-norme. Certes, il devait peaufiner sa technique, mais c’était normal pour tous les gardiens de son âge.

« S’il a connu une belle carrière, c’est qu’il a aussi consacré tous les efforts pour y parvenir. Son éthique de travail était remarquabl­e et il avait également le physique de l’emploi. Tous les ingrédient­s étaient donc réunis. »

Allaire aurait certes voulu convaincre le Canadien de le repêcher, mais, dit-il, « on n’avait pas le droit à cet âge… »

BRILLANT PALMARÈS

Allaire n’est pas d’accord quand il lit que Luongo a joué dans l’ombre de Martin Brodeur et de Patrick Roy.

« Il est vrai que Roberto n’a jamais remporté la coupe Stanley, a renchéri Allaire, contrairem­ent à Martin et Patrick, mais il est venu très près en 2010-2011 quand son équipe [les Canucks de Vancouver] a été battue lors du septième match de la finale [par les Bruins de Boston].

« Pour le reste, les statistiqu­es démontrent clairement qu’il a été l’un des meilleurs de sa profession dans l’histoire de la LNH, a souligné Allaire. Il a gagné des médailles d’or aux Jeux olympiques [à Vancouver en 2010 et à Sotchi en 2014]. Il a aussi permis à son pays de remporter des championna­ts sur la scène internatio­nale.

« Le retrait de son chandail est une récompense méritée, et il ne l’a pas volé », a conclu Allaire.

François Allaire a été promu dans l’organisati­on du Tricolore. D’abord avec le Junior de Verdun, qui appartenai­t alors au CH, puis avec les Canadiens de Sherbrooke dans la Ligue américaine où pendant les années 1984 et 1985, il a supervisé l’éclosion d’un certain Patrick Roy. D’ailleurs, Allaire était aussi présent

Aujourd’hui à la retraite, Allaire, âgé de 63 ans, a été le mentor de Roy quand le Canadien a gagné ses deux dernières coupes Stanley, en 1986 et 1993. Il était aussi l’entraîneur de Jean-Sébastien Giguère avec les Mighty Ducks d’Anaheim quand le gardien québécois a remporté le trophée Conn-Smythe, même si son équipe a été vaincue en finale par les Devils du New Jersey.

à la cérémonie, le 22 novembre 2008, qui a marqué le retrait du chandail numéro 33 de Roy au Centre Bell.

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PHOTO D’ARCHIVES François Allaire a rapidement décelé le grand potentiel de Roberto Luongo.

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