Ce sera une dure journée
Les effets de la distanciation sociale pourront être mesurés dans 12 jours, selon Horacio Arruda
QUÉBEC | Le nombre de personnes atteintes du coronavirus bondira aujourd’hui, préviennent les autorités, mais ça ne veut pas dire que la bataille est perdue. Les effets positifs de la distanciation sociale pourraient apparaître la semaine prochaine.
« Ça prend 12 jours avant de voir l’effet sur la courbe (des mesures comme l'interdiction des rassemblements et la fermeture des écoles) […] Ce n’est pas parce qu’on va avoir des cas en augmentant qu’il faut se dire “c’est le temps de lâcher”. C’est le temps d’aller encore plus loin », a lancé le directeur national de la santé publique, Horacio Arruda, hier.
M. Arruda a laissé entendre que le nombre de cas bondira encore davantage aujourd’hui, après s’être élevé à 94 hier, ce qui ne veut pas dire « qu’on a perdu la bataille ».
CONTAMINATION CONTENUE
Le Québec n’a pas encore de contamination communautaire élargie, et se bat « au cas à cas ». Les employés de la santé publique font des centaines d’appels par jour pour retrouver les personnes en contact avec les gens infectés, a souligné M. Arruda.
Le nombre de tests de détection est également en forte hausse : près de 3000, hier.
D’entrée de jeu, le premier ministre François Legault a offert ses condoléances à la famille de la première victime québécoise de la pandémie de coronavirus (voir autre texte en page
une dame âgée de Lanaudière qui est entrée en contact avec un voyageur. M. Legault estime que ce drame fait la démonstration de la nécessité d’appliquer strictement les règles d’interdiction de visites dans les centres de personnes âgées.
« Si on avait besoin d’une preuve de la gravité de la situation, bien, on l’a », a-t-il dit.
M. Arruda a martelé ses messages d’intérêt public : se laver les mains, se maintenir à distance de plus d’un mètre des étrangers, et surtout éviter les rassemblements, qu’ils soient dans un lieu public ou à la maison. « L’approche, c’est de convaincre avant de contraindre », a-t-il souligné.
LE BÂTON DE PÈLERIN
Mais la méthode douce pourrait avoir ses limites. Des policiers pourraient livrer des ordonnances à des groupes qui choisissent tout de même de se réunir.
M. Legault a d’ailleurs déploré que certains lieux de culte, autres que catholiques, n’aient toujours pas fermé leurs portes.
« LA BATAILLE VA ÊTRE DURE, LA BATAILLE VA ÊTRE LONGUE, ELLE FAIT JUSTE COMMENCER, MAIS JE SUIS CONVAINCU QU’ENSEMBLE, ON EST CAPABLES DE LA GAGNER, CETTE BATAILLE » — François Legault