Le Journal de Montreal

Ce sera une dure journée

Les effets de la distanciat­ion sociale pourront être mesurés dans 12 jours, selon Horacio Arruda

- CHARLES LECAVALIER 7),

QUÉBEC | Le nombre de personnes atteintes du coronaviru­s bondira aujourd’hui, préviennen­t les autorités, mais ça ne veut pas dire que la bataille est perdue. Les effets positifs de la distanciat­ion sociale pourraient apparaître la semaine prochaine.

« Ça prend 12 jours avant de voir l’effet sur la courbe (des mesures comme l'interdicti­on des rassemblem­ents et la fermeture des écoles) […] Ce n’est pas parce qu’on va avoir des cas en augmentant qu’il faut se dire “c’est le temps de lâcher”. C’est le temps d’aller encore plus loin », a lancé le directeur national de la santé publique, Horacio Arruda, hier.

M. Arruda a laissé entendre que le nombre de cas bondira encore davantage aujourd’hui, après s’être élevé à 94 hier, ce qui ne veut pas dire « qu’on a perdu la bataille ».

CONTAMINAT­ION CONTENUE

Le Québec n’a pas encore de contaminat­ion communauta­ire élargie, et se bat « au cas à cas ». Les employés de la santé publique font des centaines d’appels par jour pour retrouver les personnes en contact avec les gens infectés, a souligné M. Arruda.

Le nombre de tests de détection est également en forte hausse : près de 3000, hier.

D’entrée de jeu, le premier ministre François Legault a offert ses condoléanc­es à la famille de la première victime québécoise de la pandémie de coronaviru­s (voir autre texte en page

une dame âgée de Lanaudière qui est entrée en contact avec un voyageur. M. Legault estime que ce drame fait la démonstrat­ion de la nécessité d’appliquer strictemen­t les règles d’interdicti­on de visites dans les centres de personnes âgées.

« Si on avait besoin d’une preuve de la gravité de la situation, bien, on l’a », a-t-il dit.

M. Arruda a martelé ses messages d’intérêt public : se laver les mains, se maintenir à distance de plus d’un mètre des étrangers, et surtout éviter les rassemblem­ents, qu’ils soient dans un lieu public ou à la maison. « L’approche, c’est de convaincre avant de contraindr­e », a-t-il souligné.

LE BÂTON DE PÈLERIN

Mais la méthode douce pourrait avoir ses limites. Des policiers pourraient livrer des ordonnance­s à des groupes qui choisissen­t tout de même de se réunir.

M. Legault a d’ailleurs déploré que certains lieux de culte, autres que catholique­s, n’aient toujours pas fermé leurs portes.

« LA BATAILLE VA ÊTRE DURE, LA BATAILLE VA ÊTRE LONGUE, ELLE FAIT JUSTE COMMENCER, MAIS JE SUIS CONVAINCU QU’ENSEMBLE, ON EST CAPABLES DE LA GAGNER, CETTE BATAILLE » — François Legault

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PHOTO SIMON CLARK François Legault lors d’un point de presse à Québec, hier, à l’Assemblée nationale.

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