Le Journal de Montreal

TROIS APPELS ENTENDUS HIER

-

« IL VA MOURIR ! »

La mairesse Michaud reçoit un retour d’appel d’un citoyen inquiet pour son père âgé de 92 ans qui habite seul. Opéré pour un cancer, ce dernier recevait jusqu’à la semaine dernière des soins du CLSC pour changer ses pansements. Or, en raison du coronaviru­s, le personnel du centre de santé ne veut plus se déplacer, selon son fils. « Je ne veux pas l’amener là-bas [au CLSC] pour faire changer son pansement. Ce n’est pas le temps d’aller là, il va mourir ! [...] Sa plaie n’est même pas fermée », dit l’homme, complèteme­nt paniqué, pendant que le conseiller Philippe Drolet prend des notes. La mairesse promet de régler la situation rapidement.

« LOVE YOU

BEN GROS »

La mairesse contacte Marie-Ange (nom fictif), une dame qu’elle connaît et qui demeure dans une résidence pour aînés. « Es-tu correcte ? Est-ce qu’il te manque quelque chose ? Te sens-tu en sécurité ? » lui demande Lise Michaud. Marie-Ange la rassure. Elle se porte bien et son fils, « avec des gants », est passé la voir. Mais elle s’inquiète pour sa voisine de palier. « Elle est pas mal perdue. Elle ne comprend pas ce qui se passe. Ses filles ne viennent pas beaucoup la voir. » La mairesse promet qu’un bénévole la contactera. « Merci de m’avoir appelée. J’m’ennuie ben gros. Love you ben gros », lance Marie-Ange en raccrochan­t.

« ON PÈTE LE FEU ! »

Louise Lalonde, une brigadière qui agit comme bénévole puisque les écoles sont fermées, appelle Rose-Aimée (nom fictif). Elle lui demande si elle a besoin de soutien et si ses enfants viennent la visiter, son mari et elle. « Non. Nos enfants demeurent trop loin. L’une aux États-Unis, l’autre en Ontario. Mais on s’est organisés. On se fait livrer notre commande. » Mme Lalonde insiste et lui demande à nouveau si de l’assistance est nécessaire. « Non, on pète le feu ! » lance Rose-Aimée en riant.

Newspapers in French

Newspapers from Canada