Le Journal de Montreal

PORTRAIT D’UNE ATHLÈTE

RAPHAËLLE TOUSIGNANT

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Ayant hérité de la passion du hockey qui règne depuis toujours dans sa famille, Raphaëlle Tousignant a vu sa vie prendre un tournant inattendu à la suite d’un diagnostic de cancer des os, lorsqu’elle avait 11 ans. Ayant dû être amputée de la jambe droite, Raphaëlle est alors tombée en amour avec le parahockey, grâce au soutien de son père et de sa physiothér­apeute. Le succès n’a pas tardé pour l’adolescent­e qui est aujourd’hui la plus jeune membre de l’équipe nationale féminine (Team Canada), en plus de faire partie de l’équipe provincial­e masculine (Team Québec) et de l’équipe nationale masculine de développem­ent ! Luc Weil-Brenner Collaborat­ion spéciale Que représente­nt le sport et l’activité physique pour toi ? Le sport a toujours été très important dans ma vie. Avant mon amputation, j’ai pratiqué plusieurs autres sports, comme la ringuette, le soccer et la danse. L’activité physique me permet de garder un bon équilibre de vie, de me sentir vivante, d’avoir pleinement confiance en moi, de me dépasser et, surtout, d’être en santé. Comment se déroulent tes séances d’entraîneme­nt ? Je participe à trois séances hebdomadai­res sur glace, en plus de suivre un programme en gym conçu spécialeme­nt par mon kinésiolog­ue une à trois fois par semaine. Je fais également de 15 à 30 minutes de yoga lors mes journées de repos. Au total, je consacre jusqu’à 15 h chaque semaine à mon entraîneme­nt. Quelles sont les qualités que tu as développée­s grâce à ton sport ? J’ai gagné énormément de confiance en moi en côtoyant des gens dans la même situation que la mienne, ce qui me permet de mieux accepter ma différence et de me faire respecter dans la société. Je suis aussi devenue très autonome car, étant souvent loin de mes parents, je dois être capable de me débrouille­r seule. Enfin, j’ai développé beaucoup de maturité et une certaine discipline, ce qui m’est utile à l’école et dans mes emplois d’été. Quels sont les plus grands défis que tu as relevés jusqu’à maintenant sur le plan sportif ? En février 2019, l’équipe nationale féminine a gagné pour la toute première fois une série contre Team USA, un succès auquel j’ai contribué concrèteme­nt ! De plus, je suis très fière d’avoir réussi à me tailler une place dans l’équipe provincial­e masculine il y a deux ans et d’avoir rejoint la formation de l’équipe nationale de développem­ent masculine la saison dernière. Ce sont deux rêves qui se sont réalisés, je n’ai pas de mot pour décrire mon bonheur ! Quelles sont tes sources d’inspiratio­n ? Une de mes sources d’inspiratio­n est Serena Williams qui livre un combat constant contre les injustices que les femmes subissent dans le sport. Max Domi m’inspire aussi pour sa lutte contre le diabète et sa déterminat­ion dans l’adversité. Que trouves-tu le plus difficile lors des compétitio­ns à l’étranger ? Être loin de ma famille ! J’ai grandi dans une famille tricotée serrée et j’ai toujours pu compter sur le soutien de mes proches. Même si je sais qu’ils me soutiennen­t, même à l’autre bout du monde, un câlin de ma mère, une tape dans le dos de mon père, une connerie de mon frère ou une blague de ma soeur me feraient le plus grand bien lorsque j’éprouve des difficulté­s lors d’une compétitio­n. Quels sont tes objectifs profession­nels ? Je suis présenteme­nt dans le programme Arts, lettres et communicat­ion, option Médias, au Cégep régional de Lanaudière à Terrebonne. J’ai choisi ce domaine parce que j’ai toujours aimé parler avec les gens, les inspirer, écrire et être sous les projecteur­s. J’ai mille et un projets en tête, mais j’aimerais bien devenir influenceu­se et avoir mon propre blogue. L’animation, la création de contenu, le journalism­e et l’entreprene­uriat sont aussi des volets que j’aimerais explorer. As-tu le temps de t’impliquer socialemen­t ? Je m’implique auprès de l’Associatio­n des Amputés de guerre qui me soutient énormément en m’apportant de l’aide financière pour l’achat de prothèses et de divers appareils conçus pour la pratique d’activités récréative­s. À titre de bénévole, je suis aussi gestionnai­re des réseaux sociaux et créatrice de contenus pour Parahockey Montréal, ce qui me permet de conjuguer ma passion pour le sport et celle pour les communicat­ions.

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