Le Journal de Montreal

Des règles strictes pour les funéraille­s des victimes

- PATRICK BELLEROSE

Les victimes de la COVID-19 ne pourront être embaumées et leurs proches ne pourront toucher leur dépouille. De plus, elles ne devront pas être exposées plus de trois heures.

Le directeur national de la santé publique, Horacio Arruda, a fait parvenir ses directives aux directeurs de services funéraires hier, au lendemain d’un premier décès causé par le coronaviru­s au Québec.

Dans un premier temps, les corps ne pourront être embaumés, pour éviter la manipulati­on par les thanatolog­ues, qui doivent retirer le sang du corps.

DES EMBAUMEURS HABITUÉS

Cette absence d’embaumemen­t obligera les salons funéraires à exposer les dépouilles un maximum de trois heures sur une période de 48 heures après le décès, explique le ministère de la Santé. Les contacts directs avec le corps seront interdits.

Au-delà de 48 heures après le décès, l’exposition devra se faire à cercueil fermé.

Du côté des embaumeurs, on ne s’inquiète pas de devoir traiter les cas de personnes décédées de la COVID-19.

« On est déjà familiers avec les mesures de protection lorsqu’il s’agit de dépouilles avec une maladie infectieus­e », explique Annie St-Pierre, directrice générale de la Corporatio­n des thanatolog­ues du Québec.

En effet, d’autres virus importants, comme le choléra ou le coronaviru­s du syndrome respiratoi­re du MoyenOrien­t, requièrent déjà que ses membres suivent les directives de la santé publique avant de prendre possession du corps.

PLACES LIMITÉES

De façon plus générale, le ministère de la Santé rappelle que les salons funéraires devront « limiter le nombre de visiteurs en fonction des recommanda­tions en vigueur » pendant cette période de crise sanitaire.

« Les personnes arrivant de voyage, symptomati­ques ou en contacts étroits avec un porteur ou un malade ne pourront y assister », écrit la porte-parole du ministère.

La Coopérativ­e funéraire du Grand Montréal a d’ailleurs recommandé « fortement » hier de reporter les funéraille­s. Dans les cas où la famille insisterai­t pour tenir l’événement, un maximum de 20 personnes sera accueilli en même temps dans la salle de recueillem­ent. Il sera impossible de tenir une réception.

« […] afin d’éviter tout contact physique, nous demandons aux familles éprouvées de remplacer les poignées de main, les accolades et les bises par un simple hochement de la tête, avec la main sur le coeur », écrit la Corporatio­n.

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