Le Journal de Montreal

Trump se dit excité par la chloroquin­e

Un dérivé de ce produit est déjà utilisé à Montréal

- ANTOINE LACROIX

Le président Donald Trump a vanté hier le recours à la chloroquin­e comme possible traitement pour la COVID-19, dont un dérivé est déjà utilisé à l’Hôpital général juif de Montréal, même si plusieurs experts appellent à ne pas s’emballer trop vite.

« Nous allons pouvoir rendre ce médicament disponible quasiment immédiatem­ent, a assuré le président américain lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche. C’est très excitant. Je pense que cela pourrait changer la donne. Ou peut-être pas. Mais d’après ce que j’ai vu, cela pourrait changer la donne. »

La Food and Drug Administra­tion (FDA), l’organisme fédéral qui supervise la commercial­isation des médicament­s aux États-Unis, a un peu tempéré l’enthousias­me présidenti­el en soulignant que le traitement n’avait pas été approuvé pour le coronaviru­s.

Mais elle va mettre en place « un essai clinique étendu », a expliqué Stephen Hahn, son dirigeant. La FDA a la responsabi­lité de garantir que les produits soient sûrs et efficaces, a-t-il insisté.

La chloroquin­e est un antipaludé­en peu cher, utilisé depuis plusieurs décennies pour traiter notamment la malaria et commercial­isé entre autres sous le nom de Nivaquine. Le médicament est connu pour ses propriétés anti-inflammato­ires.

UTILISÉ À MONTRÉAL

Un dérivé, de l’hydroxychl­oroquine, est déjà utilisé par les médecins de l’Hôpital général juif de Montréal, où on traite des patients atteints de la COVID-19.

Or, il n’existe peu ou pas de données cliniques solides qui permettent de garantir que le produit peut guérir le coronaviru­s, soulignent des experts.

Si l’hydroxychl­oroquine peut soulager l’inflammati­on pulmonaire, l’un des symptômes du coronaviru­s, de nombreuses étapes de recherche, qui peuvent durer plusieurs mois, sont nécessaire­s. Un grand nombre de patients devra être testé avant d’arriver à une conclusion.

« C’est vraiment trop tôt pour se prononcer. Mais en tout cas, les patients que nous avons sont sous traitement. On va voir avec le temps comment l’évolution de ces patients-là va se faire. On attend les résultats autant que tout le monde », a précisé Michel De Marchi, médecin intensivis­te.

– Avec TVA Nouvelles et AFP

Newspapers in French

Newspapers from Canada