Trump se dit excité par la chloroquine
Un dérivé de ce produit est déjà utilisé à Montréal
Le président Donald Trump a vanté hier le recours à la chloroquine comme possible traitement pour la COVID-19, dont un dérivé est déjà utilisé à l’Hôpital général juif de Montréal, même si plusieurs experts appellent à ne pas s’emballer trop vite.
« Nous allons pouvoir rendre ce médicament disponible quasiment immédiatement, a assuré le président américain lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche. C’est très excitant. Je pense que cela pourrait changer la donne. Ou peut-être pas. Mais d’après ce que j’ai vu, cela pourrait changer la donne. »
La Food and Drug Administration (FDA), l’organisme fédéral qui supervise la commercialisation des médicaments aux États-Unis, a un peu tempéré l’enthousiasme présidentiel en soulignant que le traitement n’avait pas été approuvé pour le coronavirus.
Mais elle va mettre en place « un essai clinique étendu », a expliqué Stephen Hahn, son dirigeant. La FDA a la responsabilité de garantir que les produits soient sûrs et efficaces, a-t-il insisté.
La chloroquine est un antipaludéen peu cher, utilisé depuis plusieurs décennies pour traiter notamment la malaria et commercialisé entre autres sous le nom de Nivaquine. Le médicament est connu pour ses propriétés anti-inflammatoires.
UTILISÉ À MONTRÉAL
Un dérivé, de l’hydroxychloroquine, est déjà utilisé par les médecins de l’Hôpital général juif de Montréal, où on traite des patients atteints de la COVID-19.
Or, il n’existe peu ou pas de données cliniques solides qui permettent de garantir que le produit peut guérir le coronavirus, soulignent des experts.
Si l’hydroxychloroquine peut soulager l’inflammation pulmonaire, l’un des symptômes du coronavirus, de nombreuses étapes de recherche, qui peuvent durer plusieurs mois, sont nécessaires. Un grand nombre de patients devra être testé avant d’arriver à une conclusion.
« C’est vraiment trop tôt pour se prononcer. Mais en tout cas, les patients que nous avons sont sous traitement. On va voir avec le temps comment l’évolution de ces patients-là va se faire. On attend les résultats autant que tout le monde », a précisé Michel De Marchi, médecin intensiviste.
– Avec TVA Nouvelles et AFP