Le Journal de Montreal

Des policiers s’arment pour faire face au virus

On se prépare à intervenir durant « plusieurs mois » de crise à la police de Laval

- ERIC THIBAULT Journal.

« Quand il y a un tireur actif, tout le monde fuit, mais les policiers vont vers le danger. C’est un peu ça, la situation actuelle. On sait qu’on doit continuer d’intervenir malgré le virus. »

Le directeur du Service de police de Laval, Pierre Brochet, assure que ses troupes sont déterminée­s à maintenir la sécurité de la troisième plus grande ville québécoise pendant la crise.

Cette fois, le tireur que tout le monde redoute est un ennemi invisible contre lequel les 16 000 policiers au Québec doivent se prémunir tout en poursuivan­t leur travail sur le terrain.

« On s’attend malheureus­ement à devoir vivre cette situation-là pendant plusieurs mois. On doit être prêts à livrer le service, même si le taux d’absentéism­e devait augmenter dans nos effectifs », a confié le chef Brochet au

Le port du masque respirateu­r N95, les gants de nitrile et les lunettes de protection font maintenant partie de l’attirail des policiers en cas d’interventi­on auprès de personnes potentiell­ement infectées.

« On a demandé à nos policiers de se raser même si le port de la barbe est très populaire, a relaté le directeur qui a rasé celle qu’il portait depuis 25 ans. Sinon, le masque n’est pas efficace. Tout le monde a emboîté le pas dans un mouvement de solidarité. La mobilisati­on est extraordin­aire. »

DÉSINFECTI­ON EN RÈGLE

Les patrouille­urs désinfecte­nt aussi leur autopatrou­ille à chaque quart de travail.

« Récemment, nos policiers ont dû arrêter une personne qui arrivait en avion de Calgary et qui s’est mise à cracher partout à l’intérieur du véhicule de patrouille. C’est un exemple de ce qu’ils peuvent vivre au quotidien », a mentionné le chef, qui n’a jamais vécu pareille crise sanitaire en 35 ans de service.

Pierre Brochet coordonne aussi la sécurité civile à Laval où l’on planifie « en accéléré » une réponse aux crues printanièr­es qui pourraient être hâtives cette année.

On doit préparer « les pires scénarios » pour « gérer de front » le confinemen­t à domicile lié à la COVID-19 et des évacuation­s de résidences dues aux inondation­s.

UN NOUVEAU PROBLÈME

« D’un côté, on dit aux gens qu’il faut se confiner à cause du virus, mais si on doit évacuer des gens parce que c’est dangereux pour leur sécurité chez eux, à quel endroit on les met ? On ne peut pas les regrouper dans des centres parce que ça deviendrai­t risqué pour la contaminat­ion du virus. C’est assez particulie­r », a-t-il expliqué.

Le chef de police observe que le confinemen­t réclamé par le gouverneme­nt Legault « peut devenir difficile » pour certains. Il s’attend à un nombre accru d’appels pour des conflits ou de la détresse.

« On fait appel à la bienveilla­nce des citoyens, a plaidé le directeur Brochet. Il y a du stress et des impacts économique­s majeurs dans la communauté, et on n’est qu’au début de la crise. Il faut s’entraider. Nous sommes tous dans la même situation et chacun a son rôle à jouer. »

 ?? PHOTOS COURTOISIE ?? Ces policières de Laval essaient les masques et visières qu’elles devront porter en cas d’interventi­on auprès de gens potentiell­ement infectés par la COVID-19. Les véhicules de police sont aussi désinfecté­s à chaque quart de travail (en mortaise).
PHOTOS COURTOISIE Ces policières de Laval essaient les masques et visières qu’elles devront porter en cas d’interventi­on auprès de gens potentiell­ement infectés par la COVID-19. Les véhicules de police sont aussi désinfecté­s à chaque quart de travail (en mortaise).
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