Des pharmaciens réclament l’arrêt des promotions
L’association qui représente la plupart des pharmaciens propriétaires du Groupe Jean Coutu (PJC) presse la chaîne de cesser les promotions qui les détournent de leurs obligations professionnelles.
« Nous insistons pour que tout message commercial, toute promotion à la vente, tout ce qui sort du cadre strict du service aux patients soit abandonné », écrit le président de Sopropharm, Jacques Bourget, dans une lettre corsée envoyée mercredi à PJC, que Le Journal a obtenue.
PRIORITÉ AU SERVICE ESSENTIEL
« Il faut déplorer l’absence de leadership actuel de PJC au regard de la COVID-19 », ajoute M. Bourget, qui est pharmacien à Laval, dans sa missive.
Benoit Morin, président de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires, croit lui aussi que la priorité actuelle n’est pas d’attirer les clients dans les pharmacies avec des rabais.
« Dans la pandémie, le service essentiel, ce sont les médicaments, dit-il. C’est ça qu’il faut protéger. [...] Un pharmacien qui va arrêter les circulaires pendant cette période pour éviter que des gens vulnérables viennent en magasin, c’est la bonne décision à prendre. »
« PAS UNE QUESTION D’ARGENT »
Les consommateurs ne risqueraient-ils pas alors de penser que les pharmacies tentent de profiter de la situation en vendant leurs produits plus cher ?
« Ce n’est pas une question d’argent », rétorque M. Morin, en notant que les supermarchés continueront d’offrir des rabais sur plusieurs produits offerts dans les pharmacies.
« En temps de crise, où la situation financière de plusieurs peut s’avérer difficile, il est important de continuer à offrir des promotions sur les produits nécessaires dans la vie de tous les jours », indique Catherine Latendresse, porte-parole de PJC, en précisant toutefois que le groupe va « adapter » ses pratiques de marketing.