Comment apprendre à s’aimer ?
Je m’adresse à cette femme qui ce matin faisait le récit de sa triste vie dans votre rubrique. Elle considère n’avoir jamais été aimée par ses parents, en tout cas pas à l’égal de sa soeur et de son frère. Pas plus qu’elle n’a été aimée par son mari, qui a fini par la quitter, et par ses enfants qui ont pris le parti de leur père.
Je lui dirais d’abord que s’aimer soi-même devrait être la chose la plus naturelle du monde. Mais quand, comme elle l’a toujours fait, on se tourne vers les autres pour quémander leur amour pour parvenir à se valoriser, on fait fausse route. La vie nous donne une précieuse leçon qu’on élude souvent : Aimer c’est pardonner ! Pour aimer vraiment les autres, il est essentiel d’apprendre à pardonner à tous ceux avec qui nos relations ont mal fonctionné, y compris à soi-même.
Rendue à l’approche de la retraite, elle appréhende avec peur et angoisse de se retrouver sans personne pour l’accompagner, vu les nombreuses ruptures survenues sur sa route. Sauf qu’elle oublie qu’on ne peut pas refaire son passé pour l’embellir et qu’on doit accepter de vivre avec les fantômes qui nous hantent.
Elle doit cesser de regarder son passé pour le juger avec un esprit uniquement rationnel. Elle doit ouvrir son coeur pour reconnaître ses erreurs et se les pardonner. Elle doit enfin accepter la responsabilité qu’elle a sur elle-même et sur sa vie. Comme elle n’a aucun pouvoir sur les autres, c’est en elle qu’elle doit retourner pour changer des choses et se mettre en état de paix. Mais cet exercice demande du temps et de la patience.
Si elle n’aime pas ce qu’elle est, son caractère par exemple, elle doit commencer par changer les pensées réductrices qui l’animent, modifier ses émotions négatives ainsi que ses croyances basées sur la peur. Veut-elle être heureuse ou avoir raison ? Là est toute la question. Il faut du courage pour aller vers le changement! Long LV
Quand on a passé toute une vie à attendre que notre propre bonheur vienne des autres, c’est difficile de reconnaître qu’on a eu tort de se leurrer pendant autant de temps. Et cesser subitement de nier sa responsabilité personnelle pour la prendre à bras le corps n’a rien de facile. Et c’est surtout à travers le pardon à soimême pour erreur involontaire qu’on peut espérer se reconstruire. Ce que je souhaite sincèrement à cette personne. De nombreux livres publiés à ce jour pourraient l’aider en ce sens.
De l’importance du professeur pour un enfant
Même si j’aime beaucoup vous lire, je remarque qu’il y a un élément que vous n’abordez pas souvent quand un parent vous expose les difficultés de son enfant à l’école. Je parle ici de l’aide que pourrait lui apporter son professeur.
J’enseigne depuis plus de 25 ans au secondaire et j’ai développé une bonne expertise auprès des jeunes. Je leur viens souvent en aide ainsi qu’à leurs parents. J’ai pensé que ce serait bien de le signaler à vos lecteurs et lectrices dont plusieurs sont parents. Nous, les professeurs, sommes constamment en contact avec les jeunes. Et comme nous sommes moins attachés émotivement à eux que leurs parents, il nous est plus facile d’intervenir auprès d’eux. Je ne prétends pas que nous constituons la solution miracle aux difficultés scolaires des jeunes, mais nous constituons un outil de plus que les parents oublient d’utiliser. Gilles
J’accepte en partie la remontrance que vous me faites de ne pas mettre assez en lumière l’importance de leurs professeurs dans la vie des jeunes. Mais je souligne qu’il m’arrive souvent de dire aux parents qui se sentent débordés par la tâche des devoirs ou tout autre problème relié à la vie scolaire des enfants, de se tourner vers l’école pour y chercher des solutions.