Le Journal de Montreal

Une nouvelle approche qui permet de rester zen malgré tout

Andréanne Langlois persévère même si les sélections pour Tokyo sont reportées

- RICHARD BOUTIN burn-out

Déçue de la tournure des événements et du report des sélections olympiques, la kayakiste Andréanne Langlois aurait réagi bien différemme­nt si la situation s’était produite en 2016 à l’aube des Jeux de Rio de Janeiro.

« Ça me dérange ce qui se passe actuelleme­nt, mais mon monde se serait écroulé si les sélections olympiques de 2016 avaient été repoussées ou annulées, affirme la kayakiste de 26 ans qui a pris le huitième rang en K-4 aux Jeux de Rio.

« Il y a des athlètes dans notre sport dont le monde s’écroule et dont le sport est plus important que leur santé ou que la vie des autres. Avant, je me présentais comme Andréanne la kayakiste. Maintenant, je suis Andréanne, l’étudiante en sciences infirmière­s qui fait du kayak. »

ÉPUISEMENT

Foudroyée par un profession­nel qui l’a incitée à faire l’impasse sur le camp d’automne 2018 avec l’équipe canadienne en Floride, la kayakiste de Lac-Beauport qui s’entraîne avec le club de TroisRiviè­res depuis 2012 a modifié sa vision.

Ses mois loin de son sport l’ont menée à une profonde réflexion qui lui est fort utile actuelleme­nt.

ENNUIS DE SANTÉ

« J’étais tellement centrée sur mon sport, résume-t-elle. J’ai été tellement malade. Quand tu pèses 120 livres et que tu perds 20 livres en quelques mois, c’est sérieux. Je faisais du nombrilism­e et je ne voyais pas l’ensemble de ma vie. »

« Mes ennuis de santé m’ont forcée à revoir ma vision, de poursuivre Langlois, qui a remporté quatre médailles aux Jeux panamérica­ins l’été dernier et qui est en quarantain­e depuis son retour en Mauricie, mercredi. Est-ce que je suis une meilleure athlète ? Je ne le sais, mais j’ai amélioré ma vision et j’ai vraiment une bonne attitude. Je me sens bien. Ma santé est maintenant la priorité. Je suis contente d’avoir appris parce que je suis maintenant mieux outillée pour les prochains mois. » Langlois est plus zen dans son approche. « Je suis moins rigide et ça fait du bien de se laisser aller un peu. Ce mode de privation était malsain. Je tentais d’être une athlète modèle. C’était trop intense. Tout était rendu anxiogène et je recherchai­s constammen­t la perfection. Je ne prenais jamais un verre, je me couchais à 21 h et je contrôlais tout. »

« C’est beau sur papier, mais personne n’est parfait. Je n’étais plus capable de continuer à ce rythme. Après avoir quitté un entraîneme­nt parce que je n’étais plus capable et avoir appelé mon entraîneur [Mathieu Pelletier] en pleurant, j’ai décidé de me prendre en mains. »

DE BONS TEMPS EN FLORIDE

Langlois a repris la direction de la Floride cet automne.

« J’étais un peu anxieuse au début, a-telle indiqué, mais tout s’est bien passé. J’ai fait un gros travail mental et je suis encore suivie par un psychologu­e. Avec les temps réalisés en Floride cet hiver, ça regardait bien autant en K-1 qu’en K-4. Toutes les pièces du casse-tête tombent en place. Ça va se jouer lors des courses, mais j’ai démontré que j’avais ma place sur l’équipe nationale. »

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PHOTO D’ARCHIVES En plus du K-4 où le Canada a terminé au huitième rang, Andréanne Langlois avait aussi pris le départ en K-1 lors des Jeux olympiques de Rio de Janeiro en 2016.
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