Le Journal de Montreal

Pas de golf au Québec

Les parcours ne pourront ouvrir comme prévu en raison de la pandémie

- François-David Rouleau FDRouleauJ­DM fdavid.rouleau @quebecorme­dia.com

Avec l’arrivée du printemps, les températur­es clémentes et l’ouverture imminente de plusieurs parcours de golf dans le sud du Québec, les amateurs voyaient l’occasion idéale pour mettre le nez dehors et titiller la petite balle blanche. Ce sera impossible.

Mais les terrains de golf et les centres d’entraîneme­nt sont visés par les mesures restrictiv­es annoncées par le premier ministre québécois, François Legault. Ils s’ajoutent à la liste de fermetures des lieux publics de loisirs et de sports pour contrer l’évolution de la pandémie.

Et ce, même s’il s’agit d’un sport en plein air où sont respectées les mesures de distanciat­ion sociale. Comme dans tous les secteurs de la société, les pertes seront énormes.

Depuis plusieurs jours, autant en Amérique du Nord qu’ailleurs dans le monde, on observe un vif débat quant à la pratique du golf. Acceptable ou non ? Les arguments sont nombreux, autant en appui qu’à l’encontre.

ÇA JOUE CHEZ NOS VOISINS

Aux États-Unis, bien que des terrains ferment minoritair­ement leurs portes, la pratique du golf est encouragée en respectant des mesures sanitaires.

Ainsi, on préconise des coupes surélevées afin d’éviter d’y mettre la main pour récupérer sa balle. Les fanions doivent rester en place, les râteaux sont retirés dans les fosses et les pavillons sont fermés afin d’empêcher les rassemblem­ents, comme les aires d’entraîneme­nt.

Serait-il sage de suivre l’exemple de ce pays où l’on voit exploser les cas d’infections ? Poser la question est y répondre.

En Europe, maintenant l’épicentre de la pandémie, près de la moitié des parcours sont fermés selon un décompte du magazine anglais Bunkered. La pratique du sport est interdite dans au moins neuf pays du Vieux Continent.

Pas surprenant qu’au Québec, les mesures gouverneme­ntales sanitaires touchent maintenant l’industrie du golf.

Comme la neige couvre le sol dans la majorité des régions, on ne pensait pas à l’inclure dans les lieux fermés. Mais dans le sud de la province, plusieurs parcours étaient prêts à accueillir les golfeurs.

PAS D’EXUTOIRE

Devant cette éventualit­é, le ministère de l’Éducation, régissant les loisirs et les sports, a donc interpellé l’industrie en émettant ses directives de santé publique, hier matin. Aucun imbroglio.

Proactive dans ces moments d’incertitud­e, l’Associatio­n des clubs de golf du Québec (ACGQ) a communiqué la décision à ses membres.

« On croyait que le golf serait un exutoire pour les amateurs. Mais il ne faut pas que notre industrie soit traitée à part dans cette pandémie. Il faut être responsabl­es, vigilants et s’adapter à la situation », a expliqué le président Martin Ducharme, depuis son bureau du Golf Château-Bromont.

« Toute entreprise doit respecter les règles, peu importe les secteurs, a rappelé le directeur général de Golf Québec, JeanPierre Beaulieu. Il faut agir en société. Avec le grand rôle que joue le gouverneme­nt Legault présenteme­nt, nous n’avons pas à jouer à la police comme organisme provincial. Il faut user de conscience sociale. »

Toute la semaine, les grands acteurs du milieu ont multiplié les conférence­s téléphoniq­ues. En cherchant à s’unifier en ces temps difficiles et plus qu’incertains à l’aube de la nouvelle saison, il n’était pas question de faire bande à part. Chacun des secteurs cherche les solutions afin d’être prêt lorsqu’il sera possible de frapper la balle.

L’ACGQ a fait parvenir une note à l’ensemble de ses membres en rappelant les grandes lignes tout en prodiguant de précieux conseils d’opération.

Dans le brouillard de la COVID-19, les clubs ne peuvent pas baisser les bras. Les parcours doivent être entretenus et prêts lors de la relance du sport. Qu’elle soit en mai, en juin ou même en juillet, le slogan « Sortez, Golfez » de l’organisme provincial ne saurait être plus juste à ce moment.

DUR COUP

Évidemment, à l’instar des stations de ski, cette industrie saisonnièr­e encaisse un dur coup. L’annulation soudaine des trois salons ExpoGolf laissera de profondes cicatrices dans les bilans de l’été 2020.

Ceux-ci représente­nt la vache à lait des clubs puisqu’ils leur permettent d’empocher l’argent nécessaire au budget d’exploitati­on pour lancer la saison.

Au total, ces salons génèrent des revenus d’environ 3 millions $, a signalé le directeur d’ExpoGolf, Mark Fraser, qui a vite créé un site web d’entremette­ur entre les clients et les clubs pour remplacer ses foires.

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PHOTO D’ARCHIVES Plusieurs clubs de golf du sud du Québec étaient prêts à recevoir les amateurs.
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