500 000 travailleurs crient à l’aide
Le nombre de demandeurs d’assurance-emploi a battu tous les records depuis une semaine
C’est du jamais-vu dans l’histoire canadienne. Un demi-million de travailleurs ont déposé une demande d’assurance-emploi au cours de la dernière semaine, soit presque 20 fois plus que d’habitude.
Ce chiffre révèle l’ampleur de la crise de la COVID-19 et montre à quel point le gouvernement fédéral est submergé de demandes. Le premier ministre Justin Trudeau a qualifié la situation d’« historique », hier, pendant un point de presse.
À titre de comparaison, pendant la même semaine l’année dernière, Ottawa avait obtenu environ 27 000 demandes.
« Il s’agit, bien sûr, d’une situation sans précédent qui met beaucoup de pression sur notre système », a reconnu M. Trudeau.
Le premier ministre a affirmé que des efforts majeurs avaient été entrepris pour traiter cet afflux de demandes et que des « milliers de fonctionnaires » étaient mobilisés.
IL Y A URGENCE
L’opposition à Ottawa a rappelé l’urgence d’agir. « Déjà, avant la crise, il y a avait des délais dans les demandes [d’assurance-emploi] », souligne en entrevue la députée du Bloc québécois, Louise Chabot, porte-parole en matière d’emploi.
Selon elle, Ottawa devrait disposer de ressources pour traiter le surcroît. Mais il faudra qu’on passe rapidement « à la troisième vitesse », dit-elle, pour éviter les retards importants dans l’émission des prestations d’assurance-emploi.
Pierre Céré, du Conseil national des chômeurs et chômeuses, craint pour l’avenir.
Il estime que la structure actuelle de fonctionnement de l’assurance-emploi n’est pas en mesure de faire face à la situation.
PAS NOUVEAU CES DÉLAIS
Comme Mme Chabot, il note que des retards étaient déjà enregistrés dans l’émission des paiements depuis plusieurs mois, même si le taux de chômage était très bas au pays, en particulier au Québec.
Actuellement, une désorganisation majeure est déjà visible puisque les lignes téléphoniques et les accès internet étaient souvent peu accessibles cette semaine. « C’est le chaos », dit-il.
Pour M. Céré, il manque carrément « d’humains dans la machine » pour traiter toutes les demandes qui comportent inévitablement des erreurs ou des omissions.
Il croit que le fédéral devrait suivre l’exemple de Québec et rappeler de toute urgence des fonctionnaires à la retraite.