Le Journal de Montreal

JOSEPH FACAL Pourquoi c’est si dur d’obéir ?

- Joseph.facal@quebecorme­dia.com

François Legault et Horacio Arruda n’ont pas d’autre choix que de se montrer positifs à temps plein.

Ils ont cependant dû soupirer – ce n’est pas le mot que j’ai envie d’utiliser – quand ils ont pris connaissan­ce du sondage Léger d’hier.

Ainsi, 41 % des Québécois se disent « pas préoccupés ».

Pardon, mais il leur faudra quoi pour l’être ?

ATTITUDES

Je ne dis pas de paniquer, je dis de regarder les chiffres en face.

Plus de 4000 morts en Italie, plus qu’en Chine, dont plus de 600 en 24 heures.

Et ça grimpe, ça grimpe, ça grimpe…

Et nous sommes les voisins des États-Unis, où la pandémie fait rage, et qui sont dirigés par un hurluberlu.

Et nous avons Justin Trudeau !

Il faut quoi de plus pour être « préoccupés » ?

Pourquoi je parle de ça ? C’est simple.

La population s’est fait dire de rester à la maison, et de ne sortir que si nécessaire et en prenant des précaution­s.

Pour que cette stratégie fonctionne, il y a deux clés.

D’abord, il faut que les gens obéissent.

Ensuite, il y a la question de la durée du confinemen­t puisqu’il a des coûts économique­s considérab­les, et que, plus il durera, plus les gens s’impatiente­ront et voudront sortir.

Mais dans l’immédiat, c’est la première clé qui est prioritair­e : pour que l’isolement fonctionne, il faut que les gens obéissent.

Or, justement, pour revenir à mon point initial, si des gens se disent « pas préoccupés », pourquoi obéiraient-ils à 100 %… plutôt qu’à 50 % ou à 10 % ou à… 0 %?

Pourquoi est-ce si dur d’obéir ? Il n’y a pas de réponse unique.

Vous avez le « moi-moi-moi » qui n’accepte pas la moindre limitation à sa liberté, et trouve insultant qu’on ose même lui donner une directive.

Vous avez le « smatte » : lui, il connaît ça, il connaît ça mieux que les autorités.

Celui-là s’appuiera souvent sur des « infos » glanées dans des médias « alternatif­s », des faussetés pures et simples.

Vous avez aussi, pardonnez ma franchise, des gens si ignorants qu’on a envie de pleurer.

Ces « perdus » ne suivent pas l’actualité, ne s’informent pas, vivent dans un monde parallèle.

Au moment des élections, ils ne savent pas si c’est une élection provincial­e ou fédérale, et, s’ils vont voter, ils demanderon­t à leur famille à côté de quel nom cocher.

Ces gens sont le pain et le beurre des vox pop de Guy Nantel.

Vous avez enfin les gens qui font un effort, mais ne retiennent pas l’entièreté du message.

Par ma fenêtre, je viens de voir une dizaine de dames en collants qui faisaient ensemble leur Power Walking.

Ça jasait, ça suait, ça postillonn­ait en masse et, pour le mètre de distance entre chacune, on repassera.

« On n’en viendra jamais à bout si on n’écoute pas. »

ÉCOUTER

Un Québécois déclaré positif et confiné sur le Diamond Princess, M. Julien Bergeron, disait l’autre jour :

« On n’en viendra jamais à bout si on n’écoute pas. C’est vrai que les personnes en forme n’auront pas de séquelles […]. Mais il faut penser aux autres. »

Honnêtemen­t, je ne croyais pas que ce serait si compliqué.

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