Un couple de croisiéristes guéri lance un cri du coeur
Un couple de Québécois maintenant guéri du coronavirus, contracté en croisière, exhorte la population à respecter la consigne d’isolement préventif martelée par les gouvernements.
Julien Bergeron et Manon Trudel ont finalement pu rentrer au pays dimanche dernier après un périple en Asie pour le moins éprouvant. Le couple montréalais était à bord du
lors de l’éclosion de la COVID-19. Les deux voyageurs, tous deux âgés de 61 ans, ont contracté le virus qui afflige en ce moment la planète tout entière.
Maintenant guéris, ils tiennent à sensibiliser les Québécois à l’importance de respecter les consignes de la santé publique.
ISOLÉS AU JAPON
Mme Trudel a dû passer 11 jours en isolement dans un hôpital japonais, même si elle n’avait aucun symptôme. Aux prises avec une pneumonie, son conjoint a été moins chanceux.
Il a été confiné pendant trois semaines dans un centre hospitalier nippon avant de recevoir deux résultats négatifs consécutifs, nécessaires à son rapatriement au Canada.
« Le problème, c’est qu’on ne sait pas encore comment on se contamine. Restez chez vous, même si vous n’avez pas de symptômes », a insisté le couple, en entrevue téléphonique.
Les Bergeron-Trudel ne comprennent d’ailleurs pas pourquoi les 139 Québécois atteints de la COVID-19 ne sont pas réunis dans un endroit où ils recevraient des soins appropriés.
« Il y en a 10 qui sont hospitalisés. Les 129 autres, ils sont où ? S’ils sont chez eux et qu’ils se promènent, ce n’est pas mieux. Au Japon, je ne pouvais pas sortir de ma chambre, j’étais loin d’aller à la SAQ », a noté M. Bergeron, réclamant la fermeture de la SAQ et de la SQDC.
PAS UNE GROSSE GRIPPE
« Il y a des milliers de morts en moins d’un mois, ce n’est pas comme une grosse grippe », a rappelé sa conjointe.
Le couple a tenu à se mettre en isolement préventif dès son retour au Québec, même s’il n’était pas obligé de le faire, vu une confirmation de sa guérison émise par les autorités officielles.
« On est très très contents d’être vivants, très très contents d’être revenus au Québec, mais on est quand même très inquiets, et c’est ça qu’on veut partager avec les gens », a dit Mme Trudel.
« Si on veut pouvoir continuer à respirer à l’air pur sans combinaison d’astronaute, il faut y penser maintenant. Il faut prendre la situation au sérieux », a poursuivi son conjoint.
Le couple garde néanmoins le sourire. « L’important, en ce moment, ce n’est pas d’être positif, c’est d’être négatif deux fois », a blagué M. Bergeron, en référence aux tests de dépistage.