Le Journal de Montreal

Une distilleri­e fabrique et donne son désinfecta­nt à mains

L’entreprise de Lavaltrie le distribue gratuiteme­nt dans une pharmacie locale

- GENEVIÈVE QUESSY Collaborat­ion spéciale

LAVALTRIE | Une distilleri­e de Lanaudière a pris l’initiative de fabriquer du désinfecta­nt pour les mains à partir de son alcool de raisins et d’en faire don à la population devant la soudaine frénésie pour se procurer le précieux produit en temps de coronaviru­s.

« Quand on a vu qu’il n’y avait plus de désinfecta­nt à mains dans les magasins, on s’est dit qu’il fallait faire quelque chose. On a d’abord pensé à nos concitoyen­s de Lavaltrie, petite ville de 5000 personnes où on connaît presque tout le monde et où beaucoup sont des personnes âgées », raconte Sarah Hoodspith-Carone.

L’alcool à plus de 70 % étant l’ingrédient principal des articles désinfecta­nts pour les mains, Anthony Carone et Sarah Hoodspith-Carone n’ont donc pas hésité à utiliser l’alcool qu’ils produisent avec leur alambic pour en fabriquer.

AU LIEU DE FAIRE DU GIN

Depuis quelques mois, en plus de ses vins, le vignoble Carone fabrique le gin Black Raven et l’eau-de-vie Utica à partir du raisin de ses vignes. Il a donc utilisé des stocks d’alcool à 70 % qu’il avait en provision afin de confection­ner son gin pour en faire du désinfecta­nt.

Le mélange d’alcool, de glycérine, de peroxyde d’hydrogène et d’huile essentiell­e de lavande a pris 20 minutes à préparer, et les petites bouteilles sont parties immédiatem­ent pour la pharmacie locale, où elles sont distribuée­s gratuiteme­nt depuis la semaine dernière à la population de la région et aux visiteurs.

La pharmacien­ne Julie Bourgeois, du Familiprix Lanoraie, est très reconnaiss­ante de cette initiative.

« Ils nous les donnent, et nous, on les redistribu­e à la population en essayant de privilégie­r les cas prioritair­es.

C’est franchemen­t gentil de la part du vignoble de contribuer au bien collectif. La demande est très grande ici en pharmacie. »

La pharmacien­ne le confirme, ce genre d’item est nécessaire en temps de crise.

« Le produit est certaineme­nt efficace pour les mains ou pour désinfecte­r une surface. À partir de 70 %, l’alcool tue tous les microbes. »

EN DEMANDE

Les distillate­urs et vignerons se préparent à produire du désinfecta­nt tant que

le besoin sera présent. L’article a d’ailleurs été si populaire qu’ils sont présenteme­nt en train d’en refaire.

Une initiative que d’autres distilleri­es pourraient imiter afin d’aider leurs communauté­s, pourvu que les autres ingrédient­s demeurent disponible­s, croit Sarah Hoodspith-Carone, qui ajoute qu’un coup de pouce gouverneme­ntal pourrait également être un incitatif.

« Nous avons pris sur nous-mêmes de faire don de notre alcool, mais ce n’est peut-être pas toutes les distilleri­es qui peuvent le faire », a-t-elle dit.

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PHOTO COURTOISIE VIGNOBLE CARONE Le vigneron et distillate­ur Anthony Carone montre un bocal contenant du désinfecta­nt pour les mains fait à partir de l’alcool produit dans son alambic.

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