La passion de la pharmacothérapie gériatrique
Le traitement d’un aîné n’est pas le même que celui d’une personne dans la fleur de l’âge. Passionnée, la pharmacienne Louise Mallet applique et enseigne une approche adaptée à la personne âgée.
« Le corps, en vieillissant, ne métabolise plus les médicaments de la même manière, sans parler des problèmes de santé qui peuvent s’ajouter. Il faut prendre le temps d’évaluer les patients et leur médication et procéder avec logique », résume Mme Mallet.
En 1994, elle s’est jointe à l’équipe de gériatrie active d’un hôpital montréalais.
Depuis 2015, elle fait partie de l’équipe de consultation en gériatrie à l’urgence du
Centre universitaire de santé McGill. Elle est aussi appelée en consultation auprès de patients hospitalisés aux unités de soins.
Un attentif travail de terrain
« En général, les patients âgés sont admis à l’urgence à cause de l’aggravation d’un problème de santé, d’une chute ou d’un état de confusion. Ils prennent en moyenne 10 médicaments différents par jour. Ils sont vulnérables », explique la pharmacienne.
Elle travaille avec des professionnels d’expertises variées. « Nos journées commencent par la discussion en équipe des demandes en consultation des médecins de l’urgence, raconte Mme Mallet. Nous rencontrons ensuite les patients et leur famille. Je fais souvent des recherches pour dresser l’historique médicamenteux du patient. » Il arrive, en effet, qu’un médicament soit en cause dans la visite à l’urgence. « Il m’apparaît toujours intéressant de pouvoir me baser sur les observations de mes collègues d’autres disciplines pour faire le lien entre une problématique vécue par le patient et ses médicaments. Par exemple, si le physiothérapeute souligne qu’un patient éprouve un malaise lorsqu’il se lève de son lit, ce trouble peut découler d’une chute de tension causée par un médicament. » Une fois le problème identifié, l’équipe fixe des objectifs et met en place un plan de traitement.
Louise Mallet s’occupe aussi des patients hospitalisés à l’unité de transition de l’urgence. « En préparation du congé, je rédige ou valide les ordonnances de départ. J’explique au patient ou à la famille les changements à la médication et je communique avec le pharmacien de quartier. Dans les jours et semaines qui suivent, il m’arrive d’appeler moi-même des patients qui ont besoin de plus de suivi », dit-elle.
La majorité des pharmaciens oeuvrant dans un centre hospitalier ont suivi un programme de maitrise de 16 mois en plus d’une formation de premier cycle de 4 années en pharmacie.
Après un doctorat en pharmacie, Louise Mallet a accompli deux années d’études en gériatrie aux États-Unis, sous la direction du Dr James Cooper, son mentor. Cette expérience a renforcé son désir de travailler auprès des aînés.