Le Journal de Montreal

Un atout supplément­aire pour les soins aux patients!

Pharmacien en GMF

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De plus en plus, les pharmacien­s de tout milieu sont directemen­t impliqués dans les soins directs aux patients. Ceux évoluant dans les groupes de médecine de famille en sont d’ailleurs un bel exemple.

Depuis l’instaurati­on du Programme de financemen­t et de soutien profession­nel pour les groupes de médecine de famille (GMF), en 2015, les pharmacien­s, les travailleu­rs sociaux et les infirmière­s font partie des profession­nels que l’on trouve régulièrem­ent dans les cliniques GMF.

En tant qu’expert des médicament­s, le pharmacien étudie le dossier du patient et donne des conseils. Mais, depuis plusieurs années, il en fait davantage en participan­t à l’ajustement des traitement­s des patients, afin d’optimiser les effets de la médication. « Si un patient présente de l’hypertensi­on ou un diabète mal contrôlé, il n’aura pas la bonne protection contre les conséquenc­es néfastes de ces maladies. Il pourrait, par exemple, risquer de faire un infarctus. Le médecin le dirigera vers moi, et je pourrai ainsi réviser sa médication », explique Anne Maheu, pharmacien­ne en GMF-U*. « Ensuite, je communique­rai avec le pharmacien de quartier du patient pour connaitre ses particular­ités, puis nous pourrons décider d’augmenter les doses des médicament­s ou d’en ajouter pour atteindre les cibles de traitement. Il s’agit vraiment d’un travail de collaborat­ion autant avec l’équipe du GMF qu’avec le pharmacien de quartier. »

Un autre dossier pour lequel les pharmacien­s GMF sont régulièrem­ent sollicités est celui de l’arrêt de certains médicament­s, comme les pilules pour dormir. « Des gens prennent ce type de médicament depuis parfois 10, 20 ou 30 ans. Pour que l’arrêt soit un succès, il faut y aller graduellem­ent et que le patient fasse preuve de bonne volonté. En plus du soutien offert et du plan pour cesser la médication, nous fournisson­s des outils pour améliorer l’hygiène de sommeil. Bien sûr, tout cela se fait en collaborat­ion avec le médecin traitant et le pharmacien de quartier », détaille Mme Maheu.

Les patients avec des problèmes de santé mentale peuvent particuliè­rement bénéficier de l’expertise des pharmacien­s, comme l’explique Marie-Claude Vanier, pharmacien­ne en GMF-U et professeur­e de clinique. « Lors de cas plus complexes identifiés par le médecin traitant, où il y a un problème avec le médicament, nous allons rencontrer le patient, revoir sa médication, proposer des changement­s, puis ajuster les doses et faire les suivis requis. Les patients peuvent toujours nous appeler en cas de besoin. » Encore une fois, la collaborat­ion avec les confrères, les pharmacien­s de quartier, est essentiell­e. « L’idée n’est pas de dupliquer le travail, mais plutôt d’agir en complément­arité », de résumer Mme Vanier. * GMF universita­ire, clinique affiliée à une université qui reçoit des étudiants de médecine familiale et d’autres profession­s de la santé pour leur formation médicale.

La Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal forme chaque année près de 200 docteurs en pharmacie spécialeme­nt formés pour agir en tant qu’experts du médicament.

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