De multiples bénéfices
La collaboration entre pharmaciens hospitaliers et communautaires
Il est difficile de croire qu’il y a une quinzaine d’années les pharmaciens hospitaliers et les pharmaciens communautaires (ou de quartier) n’avaient à se parler qu’en de très rares occasions dans le cadre du travail. Les choses ont bien changé car, désormais, la communication est bien ancrée dans leur pratique.
La façon dont sont gérés les admissions et les départs en centre hospitalier témoigne bien de l’évolution des méthodes de travail des pharmaciens. « Très souvent, lors de l’admission d’un patient, le pharmacien hospitalier va communiquer avec le pharmacien de quartier du patient – avec le consentement de ce dernier – pour confirmer sa liste active des médicaments, ses allergies, les changements récents au dossier, l’adhésion aux traitements, etc. », explique Saria Zeidan, pharmacienne communautaire.
Inversement, un patient diabétique qui est hospitalisé parce que son taux de sucre est trop élevé aura besoin d’un suivi rigoureux avec son pharmacien de quartier. Lorsque le patient recevra son congé, le pharmacien en établissement de santé devra idéalement transmettre au pharmacien de quartier les changements de médication apportés.
De son côté, le pharmacien de quartier peut au besoin faire des vérifications concernant certaines prescriptions ou dosages inhabituels ou encore requérir des informations concernant des cas plus complexes. « C’est très important pour assurer la continuité des soins qu’il y ait cette collaboration étroite entre le pharmacien de quartier et celui hospitalier», souligne Mme Zeidan.
Cibles thérapeutiques et prise en charge
Par ailleurs, les pharmaciens hospitaliers et de quartier sont aussi sollicités afin de participer à des comités régionaux de services pharmaceutiques. « La tenue de ces comités permet d’améliorer la continuité des services pharmaceutiques entre le domicile du patient et ses séjours à l’hôpital ou en centre de réadaptation, par exemple. Le but est d’améliorer nos services et nos soins pharmaceutiques aux patients », explique Jude Goulet, chef du département de pharmacie, CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal.
Une prochaine étape réalisable serait d’avoir une plus grande participation à la gestion de soins aux patients vivant avec une maladie chronique. « Actuellement, il y a des discussions et une redéfinition des programmes de prise en charge de ces patients. Les pharmaciens les accompagnent et les aident à atteindre leurs objectifs de santé, que ce soit l’arrêt du tabagisme ou le contrôle des effets indésirables de la chimiothérapie. Chaque médicament doit être ajusté sur mesure pour chaque patient. Le rôle des pharmaciens évolue, ce qui leur permet d’avoir plus de latitude dans l’ajustement, l’ajout ou l’arrêt de certains médicaments, notamment », indique M. Goulet. Les pharmaciens peuvent ainsi contribuer à améliorer l’accès, actuellement souvent difficile, au système de santé.