Le Journal de Montreal

RASSEMBLEM­ENTS INTÉRIEURS OU EXTÉRIEURS INTERDITS

Les policiers pourront disperser tout attroupeme­nt favorisant la propagatio­n

- CHARLES LECAVALIER en page 11), (voir texte en page 6). (voir texte (voir texte en page 4). - Avec l’Agence QMI

Québec en rajoute : fêtes familiales et attroupeme­nts dans les parcs maintenant interdits.

QUÉBEC | Partys de balcon, attroupeme­nts dans les parcs, barbecues dans une cour arrière, clients d’un café assis côte à côte, fêtes familiales : tous les rassemblem­ents intérieurs ou extérieurs sont maintenant interdits au Québec.

« L’interdicti­on s’appliquera dorénavant à tout rassemblem­ent intérieur ou extérieur », peut-on lire dans une communicat­ion gouverneme­ntale. Québec prohibait déjà les rassemblem­ents intérieurs de 250 personnes et plus, mais vient de considérab­lement raffermir sa poigne.

L’interdit ne s’applique pas aux membres d’une même résidence privée, aux lieux de travail, aux moyens de transport ainsi qu’aux commerces qui ne sont pas sous le coup d’un décret. La décision a été prise en conseil des ministres vendredi, mais uniquement communiqué­e hier en soirée. Elle est valide jusqu’au 29 mars.

Ce décret donne les pouvoirs aux corps policiers de disperser tout attroupeme­nt qui pourrait favoriser la propagatio­n de la COVID-19, que ce soit dans un café bondé, sur la voie publique, dans une résidence privée ou même dans un lieu de culte. Pour l’instant, les corps policiers n’ont pas l’intention d’imposer des amendes ou de procéder à des arrestatio­ns. « On mise sur la collaborat­ion des citoyens et la sensibilis­ation », a indiqué Stéphane Tremblay, de la Sûreté du Québec.

Dans le cas des rassemblem­ents extérieurs, ils seront permis « si une distance minimale de deux mètres est maintenue entre les personnes rassemblée­s ».

Le premier ministre François Legault et le directeur national de la santé publique, le Dr Horacio Arruda, soulignent de plus en plus souvent qu’ils peuvent faire demander aux forces de l’ordre d’appliquer les directives de la santé publique en temps de crise

même s’ils misent tout d’abord sur l’éducation.

DÉBUT DE LA VAGUE

Le gouverneme­nt raffermit ses pouvoirs alors que l’Europe a vécu une autre journée d’enfer Le Québec n’est qu’au début de la vague. Trois nouveaux décès de personnes qui habitaient toutes la même résidence pour aînés dans Lanaudière ont été confirmés, hier

Québec compte maintenant cinq décès et 181 cas de personnes infectées, une hausse de 42 cas depuis la veille.

Dix-neuf personnes sont hospitalis­ées, et 10 personnes âgées se trouvent aux soins intensifs. « Ça vient nous rappeler la force de ce virus. S’il y en a qui pensaient encore que ce n’était pas sérieux, bien, on a toutes les preuves du contraire, a lancé M. Legault hier en conférence de presse. Mais on doit s’attendre à ce que le nombre de cas se multiplie », a-t-il ajouté.

MESURES DRACONIENN­ES EN SANTÉ

Ce n’est pas la seule mesure draconienn­e que Québec vient de décréter.

Le gouverneme­nt Legault a aussi modifié par arrêté ministérie­l plusieurs dispositio­ns de conditions des travailleu­rs de la santé. Ces mesures concernent, entre autres les congés, les vacances, les aménagemen­ts du temps de travail, les mouvements de personnel et l’embauche de personnel additionne­l.

À la Fédération de la santé du Québec, dans une lettre adressée aux membres, la présidente, Claire Montour, se demande si le gouverneme­nt n’est pas en train de « couper les ailes à ses anges ».

Elle souligne que les mesures « absolument inacceptab­les » prévoient entre autres la suspension de tous les congés.

Du côté de la FTQ, l’arrêté ministérie­l est reçu « avec consternat­ion ».

« La FTQ regrette cette décision du gouverneme­nt, a-t-il été mentionné dans un communiqué [...] Ces mesures ne doivent être mises en place qu’en cas d’extrême nécessité. »

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PHOTO DIDIER DEBUSSCHÈR­E Le directeur national de la santé publique, Horacio Arruda, peut demander aux forces de l’ordre de contraindr­e les gens qui refusent de s’isoler lorsqu’ils ont des symptômes de la COVID-19.

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