Claude Villeneuve
On l’a tous vu cette semaine. Il y a des gens, notamment des personnes âgées de plus de 70 ans, qui ne respectent pas les consignes du gouvernement en matière d’isolement. Les épiceries sont pleines de personnes qui refusent de rester chez elles.
Ces malcommodes font pourtant partie des personnes les plus vulnérables. C’est beaucoup pour les protéger elles que nous sommes tous assignés à domicile.
On peut les voir comme une bande d’ingrats. On peut aussi se dire que c’est justement parce qu’ils sont vulnérables qu’ils sont plus susceptibles de ne pas respecter les règles.
PROBLÉMATIQUES
Avant la crise, l’anxiété et l’exclusion étaient déjà des problématiques qui posaient des défis à la santé publique et à la cohésion sociale. La COVID-19 n’arrange pas ça.
Il y a des gens qui n’ont personne pour faire les courses à leur place et qui ne peuvent pas attendre les livreurs débordés s’ils veulent manger le soir. Il y a des gens qui ont des problèmes de santé mentale ou qui ne savent même pas lire. Ils n’ont pas le même degré de compréhension des consignes du gouvernement. Parfois, ils s’en méfient, comme des médias d’ailleurs.
ÉPREUVE
Je vis personnellement mon confinement dans un grand condo avec ma blonde. J’ai deux consoles de jeux vidéo, je fais des semis et j’ai une belle terrasse où je me poserai si ça dure jusqu’à l’été. J’appelle ma mère tous les jours et je suis en contact quotidien avec une trentaine d’amis et de collègues qui vivent ça dans les mêmes conditions que moi.
À l’inverse, il y a des gens pour qui la distanciation sociale, ça veut dire rester seul dans un loyer de 500 pieds carrés. C’est évident que pour eux, cette épreuve est pire.
Oui, il y en a de vrais malcommodes dans cette crise. Aweille à maison ! Il y a aussi des gens qui ont juste besoin de soutien, toutefois.
Plutôt que les blâmer, il faut les aider.