Enfin de retour à la maison
Le premier avion affrété par le gouvernement canadien au Maroc s’est posé à Montréal en fin de soirée hier
Des Québécois pris à l’étranger à cause de la fermeture de frontières dans plusieurs pays ont poussé un énorme soupir de soulagement en mettant enfin les pieds en sol canadien hier.
Un premier avion d’Air Canada en provenance du Maroc, spécialement affrété par le gouvernement canadien, a atterri à l’aéroport Montréal-Trudeau vers 23 h 10 hier soir.
Le soulagement pouvait se lire sur le visage des gens qui ont pu faire la liaison Casablanca-Montréal.
L’une des passagères, Marie Aumont, s'est dite « rassurée » d’être enfin de retour au pays, alors qu’elle craignait devoir accoucher là-bas, puisqu’elle est enceinte de six mois.
« Ça a été compliqué, se booker le billet de retour. Le site a planté plusieurs fois et il a fallu être très alerte, a expliqué de son côté Jean-Christophe Roy, revenu lui aussi du Maroc. On est vraiment très chanceux d’être parmi les premiers.»
ENCORE DES MILLIERS AU MAROC
Plusieurs passagers du vol AC809 avec qui a pu s’entretenir avaient une pensée pour les milliers de Canadiens toujours coincés au Maroc.
« Je connais personnellement encore plein de gens là-bas. Ils sont très nombreux, il ne faut pas les oublier. Il faut que les vols pour les rapatrier continuent », a lancé Saad Benjelloun, d’Ottawa.
Des vols commerciaux ont aussi touché le sol au cours de la journée en provenance d’autres destinations.
Revenue d’urgence de Puerto Vallarta avant que tous les vols soient annulés, Francine Moreau a pu serrer dans ses bras ses deux filles avant d’aller en confinement durant 14 jours. Elles avaient enfilé un costume gonflable de dinosaure, afin de se protéger de la COVID-19.
« [Hier matin], je ne savais pas même pas si j’allais avoir de la place sur le vol. Après de longues heures d’attente à l’aéroport pour avoir des billets d’avion, j’ai pleuré en apprenant que je pouvais revenir. C’est tout un soulagement », a raconté Mme Moreau, âgée de 65 ans, qui était au Mexique depuis trois mois et demi.
D’AUTRES AVIONS AFFRÉTÉS
Le gouvernement fédéral a annoncé hier qu’il allait affréter des avions afin de rapatrier des Canadiens coincés à l’étranger.
Dans un premier temps, des appareils mettront le cap vers le Pérou, l’Espagne et le Maroc pour rapatrier des Canadiens. Ces pays ont été parmi les premiers, entre autres, à fermer leur espace aérien, donnant peu de temps aux ressortissants canadiens de rentrer à la maison.
Justin Trudeau y est toutefois allé d’une mise en garde: « On ne pourra pas joindre tout le monde, mais on fera tout ce qu’on peut pour aider le plus de gens possible ».
« Il s’agit d’un énorme défi logistique. La situation change d’heure en heure », a expliqué hier le ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne.
Son ministère a reçu 1000 appels et 14 000 messages en 48 heures de Canadiens pris à l’étranger.
Les gens vulnérables auront la priorité sur ces vols, qui se remplissent rapidement.
On s’attend à ce que des milliers de personnes rentrent au pays dans les prochains jours. Ottawa a aussi obtenu l’assurance des compagnies aériennes que les prix des billets seront raisonnables.
Le gouvernement Trudeau annoncera prochainement l’envoi d’autres vols dans des destinations où le nombre de Canadiens désirant rentrer est important, comme, potentiellement, le Portugal ou encore les Philippines.