Le Journal de Montreal

Enfin de retour à la maison

Le premier avion affrété par le gouverneme­nt canadien au Maroc s’est posé à Montréal en fin de soirée hier

- ANTOINE LACROIX ET ÉTIENNE PARÉ Journal de Montréal et Agence QMI Le Journal

Des Québécois pris à l’étranger à cause de la fermeture de frontières dans plusieurs pays ont poussé un énorme soupir de soulagemen­t en mettant enfin les pieds en sol canadien hier.

Un premier avion d’Air Canada en provenance du Maroc, spécialeme­nt affrété par le gouverneme­nt canadien, a atterri à l’aéroport Montréal-Trudeau vers 23 h 10 hier soir.

Le soulagemen­t pouvait se lire sur le visage des gens qui ont pu faire la liaison Casablanca-Montréal.

L’une des passagères, Marie Aumont, s'est dite « rassurée » d’être enfin de retour au pays, alors qu’elle craignait devoir accoucher là-bas, puisqu’elle est enceinte de six mois.

« Ça a été compliqué, se booker le billet de retour. Le site a planté plusieurs fois et il a fallu être très alerte, a expliqué de son côté Jean-Christophe Roy, revenu lui aussi du Maroc. On est vraiment très chanceux d’être parmi les premiers.»

ENCORE DES MILLIERS AU MAROC

Plusieurs passagers du vol AC809 avec qui a pu s’entretenir avaient une pensée pour les milliers de Canadiens toujours coincés au Maroc.

« Je connais personnell­ement encore plein de gens là-bas. Ils sont très nombreux, il ne faut pas les oublier. Il faut que les vols pour les rapatrier continuent », a lancé Saad Benjelloun, d’Ottawa.

Des vols commerciau­x ont aussi touché le sol au cours de la journée en provenance d’autres destinatio­ns.

Revenue d’urgence de Puerto Vallarta avant que tous les vols soient annulés, Francine Moreau a pu serrer dans ses bras ses deux filles avant d’aller en confinemen­t durant 14 jours. Elles avaient enfilé un costume gonflable de dinosaure, afin de se protéger de la COVID-19.

« [Hier matin], je ne savais pas même pas si j’allais avoir de la place sur le vol. Après de longues heures d’attente à l’aéroport pour avoir des billets d’avion, j’ai pleuré en apprenant que je pouvais revenir. C’est tout un soulagemen­t », a raconté Mme Moreau, âgée de 65 ans, qui était au Mexique depuis trois mois et demi.

D’AUTRES AVIONS AFFRÉTÉS

Le gouverneme­nt fédéral a annoncé hier qu’il allait affréter des avions afin de rapatrier des Canadiens coincés à l’étranger.

Dans un premier temps, des appareils mettront le cap vers le Pérou, l’Espagne et le Maroc pour rapatrier des Canadiens. Ces pays ont été parmi les premiers, entre autres, à fermer leur espace aérien, donnant peu de temps aux ressortiss­ants canadiens de rentrer à la maison.

Justin Trudeau y est toutefois allé d’une mise en garde: « On ne pourra pas joindre tout le monde, mais on fera tout ce qu’on peut pour aider le plus de gens possible ».

« Il s’agit d’un énorme défi logistique. La situation change d’heure en heure », a expliqué hier le ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne.

Son ministère a reçu 1000 appels et 14 000 messages en 48 heures de Canadiens pris à l’étranger.

Les gens vulnérable­s auront la priorité sur ces vols, qui se remplissen­t rapidement.

On s’attend à ce que des milliers de personnes rentrent au pays dans les prochains jours. Ottawa a aussi obtenu l’assurance des compagnies aériennes que les prix des billets seront raisonnabl­es.

Le gouverneme­nt Trudeau annoncera prochainem­ent l’envoi d’autres vols dans des destinatio­ns où le nombre de Canadiens désirant rentrer est important, comme, potentiell­ement, le Portugal ou encore les Philippine­s.

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PHOTO AGENCE QMI, PASCAL GIRARD France Moreau est rentrée hier de Puerto Vallarta, au Mexique. Ses proches l’attendaien­t à l’aéroport Montréal-Trudeau vêtus d’un costume de dinosaure gonflable.

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