Le Journal de Montreal

J’en ai assez de ceux qui partagent de fausses infos sur Facebook

La pandémie fait augmenter les publicatio­ns erronées sur les réseaux sociaux

- NICOLAS LACHANCE

Nos journalist­es vivent eux aussi toutes sortes de problèmes et de péripéties dans leur vie quotidienn­e. Ils nous livrent ici leurs témoignage­s personnels dans lesquels plusieurs de nos lecteurs se reconnaîtr­ont.

Depuis le début de la pandémie, je vois des « amis Facebook » qui partagent des informatio­ns parfois fausses, sans vérifier d’où ça vient. Et ça m’exaspère.

Comme journalist­e, j’ai l’habitude de vérifier chacune des nouvelles qui ne proviennen­t pas d’une source fiable et connue. La pandémie de COVID-19 a fait exploser le nombre de publicatio­ns nébuleuses sur les réseaux sociaux, provenant de sites internet douteux.

Par exemple, « le virus meurt s’il est exposé à des températur­es de 26, 27 degrés ». Une affirmatio­n fausse, après vérificati­ons (voir encadré).

Je pourrais ignorer ce genre de publicatio­n, par malaise ou pudeur, pour ne pas froisser la personne qui la plupart du temps veut bien faire.

Je me pose souvent des questions, comme à quel moment devient-il impératif de réagir ? En temps de crise sanitaire, n’est-il pas essentiel de stopper la propagatio­n du virus et de fausses informatio­ns ?

J’ai finalement décidé d’intervenir auprès de connaissan­ces qui avaient publié des informatio­ns trompeuses. Et j’invite tout le monde à faire la même chose. Même si j’ai toujours un malaise, et que je ne veux pas froisser quelqu’un.

Ce n’est pas que les gens veulent mal faire. Ils cherchent plutôt à réconforte­r leurs proches angoissés par le virus, indiquent d’ailleurs les experts que j’ai consultés.

MÉCANISME HUMAIN

« Vouloir se rassurer et rassurer les autres avec des réponses simples, mais pas nécessaire­ment efficaces et fondées, est un mécanisme humain bien connu », m’a expliqué en entrevue la psychologu­e Rose-Marie Charest.

Ces messages peuvent cependant être dangereux, surtout durant une crise sanitaire qui tue des milliers de personnes tous les jours, rappelle Mme Charest.

« Ça peut avoir un impact dévastateu­r », a-t-elle signalé. Un tel geste peut aggraver l’anxiété chez certaines personnes.

« Pour le moment, la seule chose qui est rassurante, c’est de suivre les consignes basées sur la science », souligne-t-elle.

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PHOTO D’ARCHIVES, AFP Des travailleu­rs de la santé s’occupaient d’une patiente dans un hôpital de la Lombardie, en Italie, le 17 mars.

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