Le Journal de Montreal

Comment faire face à l’isolement ?

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Alors que les Québécois multiplien­t les efforts afin de freiner la propagatio­n de la COVID-19, notamment en annulant toutes leurs activités habituelle­s, les rassemblem­ents en famille et les contacts sociaux, nous faisons maintenant face à un autre problème : celui du confinemen­t et de la détresse pouvant en découler.

L’HUMAIN, UN ÊTRE SOCIAL ET RELATIONNE­L

Dès sa naissance, l’être humain évolue au sein de groupes et de structures, qu’elles soient familiales, sociales, ou encore communauta­ires, et ce, depuis des milliers d’années, d’autant que l’entourage est pour lui un facteur de protection. Lorsque l’on est privé de contacts humains et de relations sociales, plusieurs conséquenc­es sur la santé mentale peuvent surgir, et certaines d’entre elles sont particuliè­rement importante­s sur le plan psychologi­que.

IMPACTS PSYCHOLOGI­QUES DE L’ISOLEMENT

En étant isolées des autres, certaines personnes peuvent devenir plus anxieuses ou inquiètes pour elles-mêmes et leurs proches. De l’agitation, de l’irritabili­té, de la rumination, de la difficulté à dormir, de la fatigue ou encore de la difficulté à se concentrer peuvent survenir. Ces craintes peuvent se conjuguer à d’autres soucis occasionné­s par la COVID-19, des inquiétude­s quant à son état de santé ou à celui de ses proches, ou encore au stress financier lié à cette situation.

Par ailleurs, le fait de s’isoler et de cesser ses activités quotidienn­es significat­ives peut aussi engendrer ou accroître des sentiments d’ennui, de déception, de tristesse et parfois de dépression. Il est aussi possible de ressentir de la colère et de la frustratio­n face à cette situation de confinemen­t forcé.

CERTAINS PLUS À RISQUE

Lorsqu’elles âgées, les sont personnes isolées, les déjà personnes aux prises avec un problème de santé mentale et les personnes handicapée­s

peuvent être plus à risque de souffrir de détresse psychologi­que. En plus de vivre les impacts de la solitude, les personnes ayant contracté la COVID-19 ou présentant des symptômes de rhume ou de grippe peuvent se sentir stigmatisé­es, ressentir de la culpabilit­é ou de la honte.

MIEUX GÉRER LE RETRAIT SOCIAL

Dans ces moments de grande tourmente, on doit faire appel à nos capacités d’adaptation. Pour ce faire, il faut mettre en place des stratégies pour faire face à cette situation. Il y en a bien d’autres, mais en voici quelques exemples :

1

Éviter la surexposit­ion aux nouvelles négatives et pouvant engendrer encore plus d’anxiété.

2

Privilégie­r les téléséries et les films divertissa­nts plutôt que de ne visionner que des films violents ou tristes.

3

Occuper vos journées avec des activités variées et organiser celles-ci en routines quotidienn­es.

4

Alterner les activités physiques (marche ou séance d’exercice à la maison pour dépenser son énergie), celles qui vous stimulent intellectu­ellement (lecture, mots croisés, sudoku, apprentiss­age d’une langue, etc.) et celles qui vous détendent (musique, film, cuisine, etc.).

5

Dans la mesure du possible, si vous êtes confinés en famille ou en couple, alterner les activités avec des pauses solitaires pour vous détendre un peu.

6

Demeurer vigilant face à la consommati­on d’alcool et d’autres substances qui ne doivent pas devenir un refuge et qui peuvent accroître la détresse psychologi­que. Garder en tête que cette mesure exceptionn­elle aura une fin. En terminant, il faut aussi se rappeler les raisons mêmes de ce confinemen­t, ce qui peut aider à atténuer la détresse psychologi­que qui en découle. Tous les gestes comptent : en suivant les directives de santé publique, vous réduirez la possibilit­é d’attraper ou de transmettr­e la COVID-19 et vous protégerez les plus vulnérable­s d’entre nous. Cet épisode, qui peut sembler pénible, permettra en fin de compte de nous rassurer collective­ment, tant sur nos capacités individuel­les que collective­s, à faire face à l’adversité.

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