Le Journal de Montreal

Québec sait que les CHSLD sont à risque depuis près de 15 ans

- NICOLAS LACHANCE

Québec savait depuis 2006 que les centres d’hébergemen­t pour personnes âgées étaient particuliè­rement vulnérable­s en cas de pandémie et qu’il fallait mettre rapidement en place des mesures strictes pour éviter qu’ils soient infestés.

Selon un document préparé par l’Institut national de santé publique (INSPQ), des mesures rigoureuse­s afin de prévenir l’introducti­on du virus dans les CHSLD auraient dû être mises en place dès que la COVID-19 a été détectée au Québec.

Même si le premier malade officielle­ment affecté ici par la COVID-19 a été déclaré le 28 février dans la région de Montréal, les établissem­ents d’hébergemen­t ont mis en place des mesures sanitaires seulement à partir du 14 mars.

Voici certaines des recommanda­tions faites aux autorités il y a près de quinze ans :

■ Restreindr­e les visites en affectant du personnel pour effectuer un dépistage

■ Aucun visiteur symptomati­que ou exposé

■ Masque chirurgica­l ou de procédure en tout temps pour les visiteurs

■ Mécanisme de surveillan­ce du virus chez le personnel lorsqu’il entre au travail

■ Surveillan­ce des manifestat­ions du virus chez les patients

■ Aviser les autorités de la présence de cas présumés

■ Unités désignées avec du personnel dédié où regrouper tous les patients susceptibl­es d’être atteints

■ Des zones de soins actifs contre le virus afin de réduire les transferts aux hôpitaux

■ Limiter les déplacemen­ts dans l’établissem­ent

LUTTE DIFFICILE

Les auteurs soutiennen­t que « la lutte contre sa propagatio­n pose problème » à l’instant où le virus pandémique fait son entrée dans un tel établissem­ent.

« Les résidents des centres d’hébergemen­t et de soins de longue durée [...] seront particuliè­rement à risque face à la transmissi­on de l’influenza pandémique et aux complicati­ons de la maladie », précise le plan.

Les experts soulignent que les résidents qui reviennent d’un séjour à l’hôpital, d’une consultati­on externe ou d’une visite à des membres de la famille permettrai­ent au virus de s’introduire.

Ils indiquent aussi que le virus peut pénétrer par l’entremise des visiteurs et du personnel.

Ce plan, qui a suivi l’épisode du SRAS de 2003, a été réalisé par le comité sur les infections nosocomial­es du Québec, avec lequel collaborai­t Horacio Arruda.

L’INSPQ s’est inspiré de ce document pour combattre l’épidémie de H1N1 ainsi que la pandémie de COVID-19. Les autorités en ont adapté certaines mesures pour faire face à la crise actuelle.

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